Léon Bloy (1846-1917)

Voici les références des huit volumes de son journal-feuilleton, suivies d'explications...

La continuité du Journal, et sa nature de « feuilleton », sont marquées dans les titres (ici abrégés) ; chaque titre est en effet suivi de la mention « Pour faire suite à... » avec la liste des titres précédents.
L’ensemble du Journal a été repris dans une édition en quatre volumes au Mercure de France en 1963, avec une introduction et des notes de Jacques Bollery, et plus récemment en deux volumes chez Laffont dans la collection « Bouquins » par les soins de Pierre Glaudes (1999).

Le texte intégral du Journal inédit, à partir duquel Léon Bloy avait construit ces volumes, est en cours de publication, sous la direction de Michel Malicet et Pierre Glaudes, aux Éditions de l’Âge d’homme (Lausanne) : Journal inédit I, 1892-1895, 1996, 1497 p. ; Journal inédit II, 1896-1902, 1999, 1567 p.

Dans l’Introduction au tome I du Journal inédit, Pierre Glaudes commente ainsi la transformation que Léon Bloy a effectuée en publiant son journal :

« Nécessairement la personnalité que révèle le journal intime diffère assez sensiblement de celle que propose le journal publié. Taillée dans le granit, celle-ci conforte l’image uniforme du Pèlerin de l’Absolu, exclusivement préoccupé de Dieu, imperméable aux vanités humaines. Tout à la fois plus fragile et plus naturelle, celle-là paraît plus accessible à la diversité de l’existence accueillie au fil des jours : le journal inédit, dans son exactitude comptable, fait une large place au temps passé à des activités vaines ou triviales et laisse aussi plus librement transparaître les déchirements secrets d’une conscience en proie à des tourments incessants.
Pour autant, il serait trop facile de faire de l’un de ces journaux la contre-épreuve de l’autre et de chercher à opposer à travers eux les séductions trompeuses du masque à l’humble vérité. Chacun marque, en réalité, un moment dans la constitution du mythe personne par lequel Bloy, en s’engageant dans l’expérience de l’écriture journalière, a exploré les énigmes de son identité et a fait entrer dans les combinaisons de son symbolisme universel le flot informe de son vécu. Pour cet écrivain, en effet, toute histoire – qu’il s’agisse de la vie d’un saint, d’un conquérant ou, plus modestement, d’un obscur tâcheron -, ne lui paraît digne d’être racontée que si elle réfracte une parcelle de l’histoire divine, telle qu’elle est consignée dans les Écritures ». (op. cit., p. XVI-XVII).