Colloques et appels à contributions 2013



Temporalités et autobiographie - Revue Temporalités - Appel à contributions

Le discours autobiographique francophone - Revue Francofonia - Appel à contributions

Ecrire, dit-elle, écrire, dit-il  - BOLOGNE (Italie) - Appel à contributions

La lettre et l'histoire : écrire, témoigner, agir (II) - VILLETANEUSE (93) - 25 janvier 2013

Autobio-graphisme et bande dessinée - CLERMONT-FERRAND - 6-7 février 2013

Cinéma et autobiographie - PARIS - 16 mars 2013

Ecritures de soi et discontinu - CRETEIL et MULHOUSE - 22-23 mars et 4-6 avril 2013

Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires - ROUEN - 4-5 avril 2013


Approches discursives des récits de vie - Revue Semen -  Appel à contributions, 15 avril 2013

Ecritures intimes du Rio de la Plata - GRENOBLE - 23-24 mai 2013

Masculin/Féminin - AIX-EN-PROVENCE - 24-26 mai 2013

Diaristes en temps de guerre - AMIENS - 30 mai 2013

L'amitié dans les écrits du for privé - PAU - 30-31 mai 2013

Sexualités, genre, résistances : genèses autobiographiques - PARIS - 1er juin 2013

Ecriture de soi, écriture des limites - CERISY-LA-SALLE - 17-24 juillet 2013

Philippe Vilain ou le romantisme sans idéal - MULHOUSE - Appel à contribution pour un volume (31 juillet 2013)

Raconter la science - BOVINO (Italie) - 7-11 août 2013

Récits autobiographiques de marginaux allemands au XVIIIe siècle - TOULOUSE - 4 octobre 2013

Cultures, nations, autofictions - BELGRADE (Serbie) - 5-6 octobre 2013

Le "Je" au travail - TOULOUSE - 19-20 octobre 2013

Beyond the Subject. New Developments in Life Writing - VIENNE (Autriche) - 31 octobre-3 novembre 2013

L'intertextualité dans l'oeuvre d'Annie Ernaux - ROUEN - 14-15 novembre 2013

Écrire sa vie (5e édition) - AMBÉRIEU-EN-BUGEY (Ain) - 14-16 novembre 2013

Ecrits personnels en Suisse romande - NEUCHATEL (Suisse) - 22 novembre 2013

Matinée du journal (APA) - PARIS - 30 novembre 2013



Merci de m'indiquer les colloques et rencontres... qui ne figurent pas encore ici, et devraient y figurer !
philippe.lejeune@autopacte.org

Dernière mise à jour : 8 novembre 2013

Appel à contributions pour Temporalités n° 17, Temporalités et autobiographie

Coordonné par Jean-Michel Baudouin (Université de Genève) et Natalia Leclerc (Université de Bretagne Occidentale / Université Européenne de Bretagne)

Propositions à envoyer avant le 15 septembre 2012 (voir à la fin), à paraître en juillet 2013.

Liminaire

La revue Temporalités propose de remettre en chantier l’analyse des rapports entre temporalités et autobiographie, en posant la question générale suivante : y a-t-il des changements dans les manières de se raconter ?

Pour beaucoup, les parcours de vie contemporains sont en effet marqués par la fragilisation des trajectoires. Des bifurcations sensibles peuvent affecter les choix et les formes de vie : insertion et emploi se précarisent en même temps que les cadres familiaux se fragilisent et se recomposent. Faire sa carrière dans la même institution ou organisation n’a plus les mêmes valeurs d’exemplarité et de reconnaissance sociale que pour les générations précédentes. Pour une fraction grandissante, la formation ne concerne plus les seuls moments de l’enfance ou de la jeunesse, mais affecte d’autres périodes de la vie « adulte ». Le parcours de vie peut être ainsi marqué par de nombreux changements à la prévisibilité incertaine et qui rendent caduques les deux grandes transitions de naguère – entrée dans la vie adulte et passage à la retraite –, en les allongeant et en les complexifiant. On peut ainsi faire l’hypothèse d’une « déstandardisation » des parcours de vie à l’amplitude certes incertaine, mais où il est tendanciellement possible de se former, aimer, bifurquer à tout âge, par nécessité, par choix, par contrainte (Dubar, 2004).
On peut se demander si les grands développements de l’autobiographie auxquels nous avons assisté depuis les années soixante-dix ne correspondaient pas au « genre littéraire d’une époque », c’est-à-dire à l’avènement d’un sujet capable d’auto-formation en des contextes changeants mais suffisamment stables pour anticiper un devenir, une trajectoire, une mobilité. L’autobiographie est le genre de texte par excellence dans le cadre duquel s’effectue une dévolution à l’individu « héroïque » d’une construction de sa trajectoire. Toutefois, elle se produit en des repères encore normés par la carrière monovalente et les grandes transitions de la vie active et de la retraite (Baudouin, 2010).
Bien entendu, ces processus ne sont pas systématiques, mais ils peuvent fortement travailler les biographies actuelles : on peut se demander si la transformation des parcours de vie contemporains n’affecte pas les manières de se raconter et les genres de l’autobiographie. L’hypothèse de travail serait la suivante : à une (supposée) temporalité standard de production des parcours de vie correspond un genre par excellence d’expression de soi : l’autobiographie, telle qu’analysée et conceptualisée par les travaux de Lejeune (1975) ; à des temporalités pluralisées, stochastiques, déchronologisées correspondraient des adaptations des genres de l’expression de soi à définir et à apprécier.
Si l’autobiographie comme roman de formation définit le genre par excellence de la modernité, quel est celui correspondant aux temporalités actuelles ?

Problématique du numéro Temporalités et autobiographie
L’autobiographie articule et confronte temporalités vécues et temporalités narratives. Les évolutions affectant les premières peuvent transformer les secondes : le projet de ce numéro est de faire un point approfondi sur les dimensions internes de chacune de ces temporalités et leurs relations mutuelles, qui affectent en profondeur les manières de se raconter.
En décomposant le terme auto-bio-graphie, on peut ainsi préciser la thématique du numéro.

1.    Auto… ou du côté du sujet

1.1.    Temporalités du moi et du soi.

Le postulat de toute autobiographie et plus largement de tout récit de soi est l’existence d’un « je » qui se raconte, que ce « je » soit considéré comme un tout constitué, une unité stable dans le temps, ou au contraire un éparpillement d’états plus ou moins successifs conduisant à une pluralité des identités. La naissance du sujet, depuis Descartes, a rendu possible l’écriture et le récit de ce sujet. Le sujet contemporain constitue-t-il une nouvelle forme ? Et dans la mesure où cette considération est valide, comment s’exprime-t-il ? Nous souhaiterions nous demander comment la compréhension de la notion de sujet, son ancrage dans le temps et sa temporalité propre influencent l’écriture du soi par le moi.

1.2.    Temporalités du moi dans le monde et temporalités du récit

Les formes d’expression de soi se sont diversifiées depuis le modèle rousseauiste.
Ces formes abordent chacune à sa manière le traitement des temporalités, dans toute leur diversité. Il s’agira donc de se demander quelles sont ces formes et comment ces variantes du récit de soi et de l’autobiographie traditionnelle appréhendent les articulations entre la temporalité du moi et du moi dans le monde, c’est-à-dire entre les temporalités vécues et les temporalités du récit.
 
1.3. Temporalités du moi et temporalités du monde

Le « je » est ancré dans un contexte, qu’on le désigne par la notion de temps présent, ou contemporain ; on y décèle une portée historique ou non, et on parle alors plus spécifiquement de mémoires ou d’autobiographie. Ce temps présent est doté d’une temporalité propre, et il convient de s’interroger sur l’articulation entre autobiographie et temporalités du monde dans lequel vit le scripteur. Dans quelle mesure observe-t-on dans l’autobiographie un nouveau rapport au temps présent, un nouvel ancrage dans l’histoire, une nouvelle approche du contexte d’écriture ?

2. ...bio… ou du côté de la vie

2.1. Vies et temporalités plurielles

À la pluralisation des temporalités vécues correspond-il une diversification des formes d’expression de soi ? Quels sont les genres en compétition dans le champ ? Comment travaillent-ils les temporalités constitutives des formes de vie ? Autobiographie, autofiction, témoignage thématique et historique, mémoires, fragments : comment appréhender les formes contemporaines des expressions de la pluralisation des temporalités ? Certains genres comme l’autofiction sont-ils mieux appropriés à la complexité des temporalités et des identités ? Les formes romanesques elles-mêmes ne sont-elles pas travaillées par la prolifération des expressions de soi ?

2.2.    Vers de nouvelles rhétoriques ?

La rhétorique de base de l’autobiographie – se raconter à partir de constantes dont on cherche l’origine dans l’enfance (Lejeune, 1996) – est-elle toujours valide ? De nouvelles rhétoriques sont-elles en train d’émerger ? Renonce-t-on à l’identification de constantes et de permanences, ou peut-on identifier de nouveaux standards de vie? Comment sont traités les processus de transformation personnelle ou de « reconversion » identitaire ? On estime que la périodisation (enfance, jeunesse, etc.) est consubstantielle à l’autobiographie : qu’advient-il de ces périodisations dans les expressions des parcours de vie contemporains ?
Si le genre autobiographique suppose un traitement spécifique de la temporalité, quel peut-il être actuellement ? Plus généralement, le traitement traditionnel de la temporalité dans l’autobiographie est-il définitoire de ce genre ? La conception du sujet qui fonde les autobiographies traditionnelles est-elle elle aussi définitoire, et comment l’écriture de soi se transforme-t-elle lorsque l’unité de ce « moi » est éclatée ?

3. ...graphie… ou du côté de l’écriture

3.1. Temporalités de l’écriture, de la narration et de la vie vécue

L’écriture de l’autobiographie a sa temporalité propre, son rythme et son tempo. Comment cette temporalité s’articule-t-elle à la temporalité de la vie vécue et à celle de la vie racontée ? Comment le récit est-il informé par les temporalités particulières de l’écriture de soi ? Le rapport entre temporalité de l’écriture et temporalité du raconté peut être de l’ordre de l’homologie ou de la distorsion, de l’éclairage réciproque ou de la déconnexion, ou d’autres facteurs à déterminer : on pourra donc étudier l’expérience temporelle de l’écriture et son rapport à l’expérience temporelle racontée, ainsi que les moyens linguistiques mis en œuvre pour dire ces expériences temporelles.

3.2.  Temporalités de l’écriture et temporalités des médias

Pour ce qui concerne la diversification des genres et l’éloignement par rapport aux genres de référence, il sera aussi opportun de travailler l’impact qu’ont les nouveaux supports et les nouveaux médias, notamment ceux des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur les récits de soi. Cette diversification tend du reste à renouveler l’approche de l’intimité et de l’extimité : comment se raconte-t-on lorsque ce nouveau type de récit peut associer écrit, image et vidéo et circuler sur la toile, avec la vitesse de diffusion que l’on sait ? On pourra également envisager les réseaux sociaux comme constituant une nouvelle forme d’écriture de soi.

3.3. Temporalités de la réception

Enfin, quel est l’impact de l’ensemble des évolutions de l’écriture de soi sur la réception du genre ? Dans quelle mesure gênent-elles ou favorisent-elles la réception par rapport à celle d’une autobiographie de format traditionnel ? Comment lire le récit d’une vie appartenant à ce nouveau régime temporel ? Ces renouvellements du genre constituent-ils déjà un nouvel horizon d’attente ?

Références
Baudouin, J.-M. (2010). De l'épreuve autobiographique. Genève : Peter Lang.
Dubar, C (2004). « Régimes de temporalités et mutation des temps sociaux », Temporalités [En ligne] URL : http://temporalites.revues.org/661.
Lejeune, Ph. (1975). Le Pacte autobiographique. Paris : Seuil, Coll. Points.
Lejeune, Ph. (1996). L'ordre d'une vie. In M. Contat (Ed.), Pourquoi et comment Sartre a écrit “Les Mots” (pp. 49-120). Paris : PUF.

Envoi des projets d’articles
Les auteurs devront prendre contact avec les coordinateurs du numéro (Jean-Michel.Baudouin@unige.ch ou natalialeclerc@gmail.com) et envoyer une copie de leur projet d’article au secrétariat de rédaction : francois.theron@uvsq.fr.
Ce projet, composé d’un titre et d’un résumé d’une page de 5 000 signes maximum, ainsi que du nom, des coordonnées et de l’affiliation institutionnelle de l’auteur, doit être envoyé avant le 15 septembre 2012.

Disciplines sollicitées :
Histoire ; psychologie clinique et psychanalyse ; sciences de la littérature et histoire littéraire ; sociologie ; anthropologie ; sciences de l'éducation ; sciences de l’information et de la communication.

Calendrier
 
Réception des propositions : 15 septembre 2012
Réponse des coordinateurs : 1er octobre 2012
Réception des articles : 15 décembre 2012
Retour des expertises : 1er février 2013
Version révisée : 1er avril 2013
Sortie : 15 juillet 2013.

ÉMOI, ÉMOI,  ÉMOI
LE DISCOURS AUTOBIOGRAPHIQUE FRANCOPHONE
COMME ESPACE CONFLICTUEL

Francofonia, n. 66, printemps 2014
Numéro coordonné par Jean-François Plamondon

Tout léger, le titre de ce numéro de Francofonia rappelle une chanson de Jacques Dutronc au titre homophone « Et moi, et moi, et moi… ». Ce n’est pourtant pas sous ce signe de la bonne humeur que nous entendons aborder ce numéro 66 qui paraitra au printemps 2014. C’est plutôt de l’émoi dont il sera question, un émoi qui peut être l’élément déclencheur d’une entreprise où le moi contrarié tient à se porter en faux face à une situation, un proche ou une société en général. Des chercheurs, comme Françoise Simonet-Tenant, remarquent à ce sujet que l’écriture du journal intime « survient le plus souvent quand l’identité du sujet se voit mise en danger » (L’écriture de la vie, p. 95). Il semble donc que le conflit aide paradoxalement à donner au sujet autobiographique sa différence, à préciser sa voix comme porteuse d’un sens original.

Une forme de violence contre le texte autobiographique (étudié par Philippe Lejeune en 1994) s’exprimait dans les cercles universitaires classiques, reléguant au confessionnal l’étude de l’intime. Dans les espaces colonisées, l’horreur du moi était aussi souvent bien ancrée, au point où l’autobiographie moderne était pratiquement inexistante avant que ces sociétés ne s’émancipent des valeurs refuges. Est-ce que les autobiographies postcoloniales sont condamnées à une intimité de fiction ? Par ailleurs, si la littérature personnelle appartient souvent à une littérature privée (journaux et correspondances sont souvent en effet conçues pour un usage privé), certaines œuvres sont destinées, dès leur écriture, à être publiées. Quelle est donc la valeur du conflit dans ces conditions, sert-il à ouvrir un débat public ? Sert-il au contraire à repositionner l’auteur face à lui-même, face à ses propres tabous ?

Si nous privilégions l’étude de textes qui engagent véritablement le lecteur dans un pacte autobiographique, des propositions sur tous les genres de l’intimité sont souhaitées. Les propositions d’article avec titre et une dizaine de lignes de résumé programmatique sont attendues au plus tard le 30 juin 2013 à l’adresse suivante : francofonia.rivista@unibo.it . Quant à l’article, d’un maximum de 35 000 signes (espaces et notes compris), il devra être parvenu à la direction de Francofonia avant le 20 décembre 2013 pour être proposé à deux lecteurs anonymes.

Échéancier :
30 juin 2013 -     Présentation du titre et d’une dizaine de lignes de résumé programmatique
20 décembre 2013 -     Envoi de l’article (max 35.000 signes, espaces et notes compris)
Dès réception des articles, la revue les transmet à deux lecteurs anonymes qui pourront suggérer des corrections (double blind peer review).
Juin 2014 – Date prévue pour la publication


Adresses utiles :
Site web de la revue: http://www2.lingue.unibo.it/francofone/francofonia       
E-mail: francofonia.rivista@unibo.it
Consignes aux auteurs pour la présentation des textes :
http://www2.lingue.unibo.it/francofone/francofonia/Collaboratori_fr.html


21-22 octobre 2013 - BOLOGNE (Italie) -  Écrire, dit-elle. Écrire, dit-il
autobiographies, mémoires, correspondances, journaux intimes...

Colloque de l’Université de Bologne

lundi 21 et mardi 22 octobre 2013
 
Si la relativité dans le temps des partages sociaux entre les hommes et les femmes, de même que leur formulation en terme de Genre, a été mise en évidence par la recherche sur l’histoire des femmes, cet acquis ne fait pas oublier la persistance des rôles sexuels au quotidien. Cette pérennité, parfois analysée comme une résistance masculine, rejoint la réflexion des anthropologues et des sociologues sur les fondements de la hiérarchie sexuelle dans nos sociétés. Elle renvoie à l’hypothèse de structures de longue durée, matérielles et mentales, qui conditionnent les comportements et dont on retrouve une trace, volontaire ou involontaire, à l’écrit.
Notre colloque se donne pour ambition d’appréhender l’évolution de ces structures de longue durée dans le discours à caractère privé (correspondances, récits de vie) ou intime (journaux intimes, souvenirs, mémoires, autobiographies), publié ou non, et qui, en tant que discours associé à l’intériorité et à la chambre, est aussi identifié, traditionnellement, comme un lieu féminin.
L’approche historiographique et interdisciplinaire, que nous proposons, favorisera l’étude du renouvellement des discours et des récits qui définissent, pointent ou nuancent, dans le quotidien comme dans le privé, la domination masculine de nos sociétés occidentales.
L’événement sera placé sous le signe de l’internationalisation et nous invitons les philosophes, littéraires et linguistes aussi bien que les historiens, anthropologues et sociologues d’Italie, de France et du Québec à venir partager leurs analyses.
Les communications en langues française ou italienne seront destinées à durer une vingtaine de minutes et donneront lieu à publication.
Les propositions de contribution devront être adressées avant le 31 mai 2013 à :
ecriredit-elle@unibo.it
 
Comité scientifique :
Patrizia Caraffi, Université de Bologne
Jacques Dalarun, directeur de recherche au CNRS
Daniela Gallingani, Université de Bologne
Chantal Savoie, Université du Québec à Montréal
 
Contacts organisation :
Romain Jalabert, Université de Bologne
Jean-François Plamondon, Université de Bologne

Adresse : Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Modernevia Cartoleria 540124 - Bologna





25 janvier 2013 - VILLETANEUSE (93) - Le lettre et l'histoire : écrire, témoigner, agir (II)


« La Lettre et L’Histoire : écrire, témoigner, agir »

Vendredi 30 novembre 2012, Université de Caen Basse-Normandie

Vendredi 25 janvier 2013 Université Paris 13

L’objet de ce colloque, qui rassemblera littéraires, historiens, et archivistes est d’interroger les différents types de rapports qui se nouent entre l’écriture épistolaire et l’écriture de l’Histoire. Dans cette perspective on s’intéressera à des correspondances d’hommes politiques ou d’acteurs importants de la scène historique, mais aussi à des correspondances privées d’épistoliers qui se sont servis de la lettre pour raconter l’événement, témoigner de ce qu’ils ont vu, analyser les événements traversés et parfois encore agir sur le cours de l’histoire. C’est dire que l’on considérera la lettre dans une triple dimension, à la fois comme un document et donc comme une archive  susceptible en tant que telle de contribuer à l’écriture l’histoire ; comme un témoignage singulier par lequel une individualité exprime son rapport à l’Histoire ; mais aussi comme un acte dont un effet sur le cours de l’Histoire est attendu.

Le colloque se déroulera en deux étapes :

« La Lettre et L’Histoire : écrire, témoigner, agir » (I)
Université de Caen, vendredi 30 novembre 2012

La première journée de ce colloque portera sur la façon dont la lettre a pu constituer un support privilégié pour rapporter, selon un angle de vue individuel et personnel, accidents, événements, et mouvements de l’histoire. Forme brève et discursive qui s’inscrit dans un geste de communication, la lettre est une des modalités d’écriture du témoignage les plus accessibles. Elle suppose de la part de l’épistolier une double posture qui est à la fois celle de l’acteur – car il s’agit le plus souvent d’évoquer des événements auxquels on a pris part plus ou moins activement – mais aussi celle de l’analyste, car s’y manifeste un point de vue singulier sur les événements rapportés. Ce double statut du scripteur de la lettre, plus ou moins sensible selon les cas, fait de la d’elle à la fois un texte dont on peut interroger les formes et les enjeux stylistiques et une archive féconde pour l’historien.

« La Lettre et L’Histoire : écrire, témoigner, agir » (II)
Université Paris 13, 25 janvier 2013 (Salle B 203, UFR LSHS)

La seconde journée de ce colloque international et pluridisciplinaire traitera des correspondances des grands hommes et femmes politiques ou d’acteurs importants de la scène historique.
Comment ces épistoliers mettent-ils en scène dans leurs lettres leur vie politique ainsi que celle de leur temps et de leur pays ? Quel(s) rôle(s) donnent-ils à leurs correspondances ? Comment y représentent-ils leur moi de témoin et d’acteur de l’Histoire ? Nous poserons également la question de l’édition de ces correspondances : comment et pourquoi les éditer ?
 
Programme :
LA LETTRE ET L’HISTOIRE L’HISTOIRE DE FRANCE AU PRISME DES CORRESPONDANCES
D’ACTEURS DE LA SCENE HISTORIQUE ET POLITIQUE
Présidence : Françoise Simonet Tenant (Université de Rouen)
9h15, Ouverture de la matinée
9h20, Anne Coudreuse (Université Paris 13) « L’évolution de Marie-Antoinette dans sa correspondance »
9h50, Corinne Doria (Université de Milan) « La Restauration et la Monarchie de Juillet à travers la correspondance de Pierre Paul Royer-Collard »
10h20, Marc Giovaninetti (Université Paris 13) « Courriers personnels entre dirigeants et cadres du Parti Communiste français »
11h00 : Pause café
11h20, Sylvie Brodziak (Université Cergy-Pontoise) « L’histoire scandée par la correspondance de Georges Clemenceau »
11h50, Claude Mouchard (Université Paris 8) « Un projet en cours : éditer les lettres de prison de Jean Zay »
12h10, Discussion
« Comment et pourquoi éditer de telles correspondances ? »

SORTIR DE L’HEXAGONE
Présidence : Brigitte Diaz (Université de Caen)
14h30, Laurent Veyssière (Ministère de la Défense) « Bougainville au Canada (1756-1760) : ambitions mutiples et stratégies d’écriture »
15h00, Françoise Genevray (Université Lyon III) « Correspondre par temps d’orage : Alexandre Herzen, épistolier (1848-1852)»
15h30, Theeraphong Inthano (INALCO-CERLOM) « La politique internationale du Roi Rama V (Chulalongkorn 1868-1910) à travers les lettres écrites lors de ses voyages en Europe »
16h15, Discussion

brigitte.diazw@gmail.com
francoise.simonet-tenant6@orange.fr

Responsable : DIAZ Brigitte et SIMONET-TENANT Françoise

Url de référence :
http://www.epistolaire.org/

Adresse : F. Simonet-Tenant, 39 rue Gabriel Lamé, 75012 Paris



6-7 février 2013 - CLERMONT-FERRAND - Autobio-graphisme et bande dessinée

 Colloque international à la MSH de l’Université Blaise Pascal
http://celis.univ-bpclermont.fr/spip.php?article702

Responsables :
- Viviane Alary, Danielle Corrado, Benoit Mitaine
- Université Blaise Pascal, CELIS (EA 1002)
- Université de Bourgogne, Centre Inter-Langues (EA 4182)
Thématique du colloque, inscription dans la politique scientifique du centre

Dans les années 80, Philippe Lejeune constatait que l’autobiographie n’était plus seulement une écriture de bilan de vie mais une forme de recherche permanente, d’exploration de soi et de son art. Significativement, l’évolution de la pratique écrite s’accompagnait de l’apparition d’une volonté d’expression autobiographique dans des arts a priori peu susceptibles au départ d’accueillir l’autobiographie tels que le théâtre ou la bande dessinée.

L’inscription de la bande dessinée dans le genre autobiographique constitue une des évolutions remarquables de cet art ainsi qu’en témoigne une abondante et régulière production abordant les multiples modalités du récit de soi. À la suite de nombreuses études et recherches sur cette problématique, ce colloque sera l’occasion de dresser un état de la question sur :
- les pratiques autobiographiques : récit autobiographique, témoignage, autofiction, journal intime, blogs. Les frontières du genre : des récits à la première personne se développent sous forme de reportages, d’enquêtes, de chroniques générationnelles, de récits mémoriels qui possèdent une charge ou un point de départ autobiographique, mais les lit-on comme des récits autobiographiques ? Quelle est la nature du pacte autobio-graphique dans ce contexte ?
- les modalités de l’insertion de l’expérience autobiographique dans le média spécifique de la bande dessinée reconduisent aux questions du « je » énonciateur, des modalités et spécificités de l’autoreprésentation graphique, du rapport entre graphisme et narration, de la place du paratexte dans le dispositif global.
- quelles sont les incidences de la spécificité du media (la médiagénie) ?
- le discours sur l’autobiographie : qu’est-ce que le récit autobiographique a apporté à la bande dessinée ? Dans quelle mesure l’autobiographie est-elle le moteur d’une nouvelle pratique de la bande dessinée ou contribue-telle à une évolution de la perception du Neuvième art et de son lectorat ?
- en retour on peut se demander ce qu’apporte l’exploration par la bande dessinée de la démarche autobiographique : codifications et renouvellements par la bande dessinée.
- l’ouverture aux formes connexes d’autobio-graphisme : carnets de voyage, carnet de bord, l’autobiographie dans l’album ou dans la photographie. Ce colloque est organisé par le Centre de Recherche sur les Littératures et la Sociopoétique de l’Université Blaise-Pascal (C.E.L.I.S. - EA 1002) en association avec le Centre Interlangues Texte, Image, Langage (T. I. L. - EA 4182) de l’Université de Bourgogne.

Il s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur la bande dessinée et d’une série de travaux qui ont réuni les responsables scientifiques du présent colloque. Au sein du CELIS la réflexion donne lieu :
- en 2005 au colloque Mythe et bande dessinée (Viviane Alary, Danielle Corrado ; ouvrage paru en 2007 aux Presses Universitaires Blaise Pascal),
- en 2007 au colloque La guerre dessinée, Guerre et totalitarismes dans la bande dessinée, colloque Cerisy-la-Salle (Viviane Alary, Benoît Mitaine, 2010 ; publication en 2012 : Lignes de front, Bande dessinée et totalitarisme, Georg ed, coll. L’Equinoxe).

Parallèlement, le colloque s’inscrit dans la réflexion sur les écritures autobiographiques, transversale au sein du CELIS (Equipes Littératures XX-XXIe, Écritures et interactions sociales) qui a donné lieu à une Journée d’Etudes consacrée aux « Ecritures et espaces autobiographiques au théâtre » (Danielle Corrado, Stéphanie Urdician, mai 2010).

Ce colloque bénéficie d’un double ancrage dans les programmes suivants du CELIS :
- « Arts visuels, littératures graphiques, littérature de jeunesse ».
- « Dynamique des genres littéraires ».

Au sein du Centre Inter-Langues de l’Université de Bourgogne, il s’inscrit dans l’axe texte-image qui regroupe des chercheurs dont les travaux portent principalement sur des formes hybrides ainsi que sur les rapports qu’entretiennent différents médias. Deux axes sont particulièrement associés à la thématique du colloque :
- « Texte et Image : les « Discours visuels » et « L’Artiste : représentations et pratiques ».
- « L’Intime » : « Vivre et dire l’intime » et « La représentation de l’auteur ».

Les convergences et affinités thématiques reliant les axes du Centre Interlangues TIL et le CELIS sont à l’origine de ce nouveau partenariat scientifique dont le but est de poursuivre l’exploration de problématiques complémentaires.

La problématique proposée a recueilli l’intérêt d’intervenants de qualité :
- 18 conférenciers dont deux personnalités majeures : Philippe Lejeune, pionnier pour ses recherches sur l’autobiographie ; Pierre Fresnault-Deruelle, fondateur des études sémiotiques et esthétiques sur la bande dessinée. D’autres théoriciens reconnus sont invités parmi lesquels des chercheurs étrangers spécialistes du sujet (Canada, Belgique). L’ambition est également de réunir des chercheurs de disciplines connexes et d’aborder la problématique depuis des perspectives historique, esthétique et symbolique. Le colloque donnera aussi la parole à cinq doctorants :
- deux doctorants réalisant leurs thèses en Espagne
- trois doctorants réalisant leurs thèses en France dont deux au sein du CELIS.

Cette action sera également le cadre de stages de recherche pour les étudiants de Master 2 Recherche (voir la liste et les tâches ci-dessous dans « Comité d’organisation »).
Programme
Mercredi 6 février

- 9h00 : Accueil
- 9h30 : Ouverture du colloque.

Matin : Problématiques et perspectives (Modérateur : Pierre Fresnault-Deruelle)

• 10h30-10h50 : Laurent Gerbier (Université de Tours), Se donner un genre : grandeur et décadence de l’autobiographie dessinée.

• 10h50-11h10 : Catherine Mao (Paris, Centre de recherches sur les arts et le langage), Écriture de soi et bande dessinée : un pacte nettoyé de ses chimères.

Déjeuner : 12h00-14h00

Après-midi : Écritures et transécritures de soi (Modératrice : V. Alary)

• 14h00-14h20 : Pierre Fresnault-Deruelle, Persépolis : une autobiographie

• 14h20- 14h40 : Philippe Marion (U. C. Louvain), L’Autobiographie comme agenda de l’imaginaire : L’Ascension du Haut mal de David B.

Pause : 15h-15h20

• 15h20-15h40 : Danièle Méaux (U. de Saint-Etienne), Bandes dessinées & planches-contacts : croisements pour un récit à la première personne (à propos des travaux de Guibert, Lefèvre et Lemercier).

• 15h40-16h00 : Alfredo Guzmán (Universidad Autónoma de Barcelona), Los rastros de uno mismo (Transmediación del yo en American Splendor, Harvey Peckar).
Jeudi 7 février

Matin : Discours et images (Modérateur : Benoît Berthou)

• 9h00-9h20 : Jacques Dürrenmat (Université de Paris-Sorbonne), Les références littéraires dans la bande dessinée autobiographique

• 9h20-9h40 : Jacques Samson (Montréal), L’"écobiographie" dans l’autobiographie ou l’autobiographie à travers les petites choses.

Pause 9h55 - 10h20

Modérateur : J. Dürrenmart

• 10h20-10h40 : Irene Costa Mendia (U. País Vasco), Discursos y metáforas visuales en la obra de Justin Green.

•10h40-11h00 : Harry Morgan, De Pooh Rass à Popoff Hayes le toxico ou comment on devient ours.

• 11h00-11h20 : Lucía Miranda Morla (CELIS), Tangles de Sarah Leavitt.

Déjeuner : 12h00-14h00

Après-midi : Enjeux de l’autoreprésentation (Modérateur : Jacques Samson)

• 14h00-14h45 : Thierry Groensteen, Problèmes de l’autoreprésentation

• 15h00-15h20 : Benoît Berthou (Paris 13, Labsic, Comicalités), La représentation de l’auteur : pour un renouveau éditorial ?

• 15h20-15h40 : Benoît Mitaine (U. Dijon), Au nom du père. Au sujet des “bio(to)graphies”

Pause

Coda

• 16h00-16h20 : Viviane Alary - Danielle Corrado (UBP / CELIS), Pratiques autobio-graphiques en terres ibériques.

Responsable(s) Celis :  Viviane Alary
Date et lieu

    du mercredi 6 février 2013 au jeudi 7 février 2013 - lieu : MSH de Clermont-Ferrand




Cinéma et autobiographie - PARIS - 16 mars 2013

Table ronde organisée par l'Association pour l'Autobiographie (APA) le samedi 16 mars 2003 de 14h30 à 17h. Elle se tiendra à l'Ecole Normale Supérieure, 45 rue d' Ulm, 75005 Paris (salle Dussane). Elle sera animée par Sylvette Dupuy, avec la participation d'Elisabeth Cépède, Jacques Gerstenkorn, Pauline Horovitz, Jean-Louis Le Tacon, Chloé Mazlo et Mariana Otero.



22-23 mars et 4-6 avril 2013 - CRETEIL et MULHOUSE - Les intermittences du sujet :  écritures de soi et discontinu (1913-2013)

Colloque international organisé par les équipes :
LIS (Université Paris-Est Créteil), Etudes de la modernité (Université de Paris 3-Sorbonne Nouvelle) et ILLE (Université de Haute-Alsace, Mulhouse)
Lieux du colloque :
- Université Paris-Est Créteil (UPEC) et  Paris-3 Sorbonne Nouvelle : les jeudi 21 mars, vendredi 22 mars, samedi 23 mars 2013
- Université de Haute-Alsace (UHA) : les jeudi 4, vendredi 5, samedi 6 avril 2013

Cent ans après la publication de la Recherche du temps perdu, qu’en est-il, sinon des intermittences du cœur , du moins , des intermittences du sujet, dans ces nouvelles écritures de soi ? Tandis que s’effacent  les genres littéraires, des formes et des thèmes émergent en écho à des préoccupations esthétiques, éthiques aussi bien que scientifiques ou philosophiques. Penser l’écriture autobiographique aujourd’hui ne nécessite-t-il pas de dépasser le cadre du genre, voire la polémique déjà vieille de l’autofiction ?
Cette question s’est imposée logiquement à nous depuis le colloque sur Serge Doubrovsky (Université de Haute Alsace, 2008, colloque organisé par Ph. Weigel et R. Battiston) et sur l’Invention de soi (UPEC, 2009, colloque organisé par S. Jouanny et R. Poma ) :  à être interrogée  à la lumière de notions plus larges, au croisement  des sciences dures,  des sciences humaines et des arts, l’écriture de soi gagne en perspectives qui valorisent sa singularité et  sa nécessité. La notion de  discontinu, qui concerne tous les champs disciplinaires et caractérise l’époque moderne, nous semble susceptible d’apporter des éclairages nouveaux sur les écritures du sujet, telles que nous invite à les penser Paul Ricoeur. Quand Proust tente de représenter la subjectivité du sujet et les données immédiates de la conscience, Apollinaire et le cubisme, las du monde ancien, fragmentent la  représentation du monde. Lacan emprunte aux mathématiques le schéma du discontinu de l’anneau de Möbius ou de la bouteille de Klein, Ionesco écrit un Journal en miettes, Foucault met en évidence les ruptures épistémologiques dans les processus d’élaboration des savoirs, Barthes donne sa légitimité à la notion de fragment, Perec écrit  la disparition, Quignard , le silence, Novarina,  la parole et l’idiotie.
Après une  séance inaugurale sur la notion de discontinu dans les sciences dures  et  les sciences humaines, et la manière dont elles peuvent éclairer la réflexion sur le discontinu dans l’écriture du sujet aujourd’hui, ce colloque s’interrogera sur les mouvements, les œuvres  ou les auteurs des  XXe et XXIe siècles qui, de loin ou de près, dans des écritures de nature autobiographique au sens large,  témoignent d’une interrogation du sujet sur lui-même et sur son écriture, qu’il la pratique ou la pense sur le mode de la rupture, de la recomposition, ou de l’entre-deux. La réflexion s’articulera autour de quatre axes majeurs :
1-Entre sciences dures et sciences humaines, identités et enjeux du discontinu aux XXe s. et XXIe s. : anneaux de Möbius  et Lacan, architecture, urbanisme  et écriture, « égodocuments », ou bien encore répercussions de la pensée de Foucault et de Ricoeur sur discontinu et  « intermittences du sujet » dans l’écriture et les arts. Il s’agit ici de replacer la question dans un contexte de civilisation, de mettre en exergue le phénomène du discontinu, de  l’identifier et d’en percevoir les enjeux littéraires et artistiques.
2-« Intermittences proustiennes » à l’épreuve du siècle : un siècle après la Recherche, peut-on mesurer comment les « intermittences proustiennes » ont modelé ou infléchi les  écritures du sujet tout au long du XXe s. et aujourd’hui encore? Continuités, discontinuités esthétiques, ruptures, recompositions ou  fragmentations ?   selon quels modes ? Quels  jalons littéraires pour un panorama des « intermittences proustiennes » ?
3-Intermittences artistiques ou allers et retours entre art et écriture de soi : dans ces innutritions, métamorphoses ou  hybridations, le parti pris artistique dans l’écriture du sujet est-il facteur d’unité ou de discontinuité ? La question pourra être posée dans des domaines aussi divers que arts plastiques et arts visuels, théâtre , art dramatique et arts du spectacle, musique etc., dans leurs rapports à l’écriture de soi et à l’avènement du sujet (journal, correspondance, autobiographie ou autofiction…).
4-Intermittences dans une poétique de l’espace aujourd’hui : passage, impasse, traversée ? Poétique du discontinu dans quelques écritures significatives en France et en Europe: thèmes, formes, voix et voies ( passage,  vide, épreuve de soi,  traversée…) .
Les propositions de communication sous la forme d’un titre et d’un argumentaire de 250 mots environ, accompagnées d’une notice bio-bibliographique devront parvenir au Comité d’organisation au plus tard le 1er octobre 2012 à l’adresse suivante :   intermittencesdusujet@yahoo.fr

Responsables : Sylvie Jouanny et Philippe Weigel
Comité d’organisation :
Sylvie Jouanny, Professeur de littérature française et  Elisabeth Lecorre, Maître de Conférences  en littérature française (UPEC, Lettres Idées Savoirs , EA 4395) ;
Jean-Yves Guérin, Professeur de littérature française (Université Paris3-Sorbonne Nouvelle, Etudes de la modernité , EA 4400) ;
Philippe Weigel, Maître de conférences en Arts du spectacle et Frédérique Toudoire-Surlapierre, Professeur de littérature comparée (UHA, Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes, ILLE, EA 4363 ).
Comité scientifique :
Claude Burgelin, Jean-Yves Guérin, Jacques Lecarme, Philippe Lejeune




4-5 avril 2013 - ROUEN - Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires

Les écrits des mémorialistes dans leurs Mémoires : reprises, empreintes, analogies
Colloque international organisé par le CÉRÉdI (Université de Rouen)
  les 4 et 5 avril 2013
Date limite : 15 septembre 2012

Bien des mémorialistes ont écrit et même publié d’autres ouvrages comme des recueils de correspondance (Arnauld d’Andilly) ou de poèmes (cardinal de Bernis), des fictions satiriques (Bussy, Mlle de Montpensier), des journaux (Arnauld d’Andilly), des romans (marquis d’Argens) ou même des livres d’histoire (Agrippa d’Aubigné)… Ces textes, oubliés par la critique ou toujours examinés à part, méritent d’être étudiés au travers du prisme des Mémoires. Dans quelle mesure viennent-ils nourrir l’écriture mémorielle et réciproquement ? En repérant les différentes réappropriations d’un « texte déjà écrit », les variations autour de mêmes scénarios ou les transpositions de pratique d’écriture, l’on pourra mettre en lumière des phénomènes de reprises, d’empreintes et d’analogies.
L’on pense, pour cela, repérer la place occupée par ces écrits « externes » dans la trame du récit, afin de caractériser les modalités de leur présence. Celle-ci peut être envahissante ou rare, exhibée ou discrète voire invisible. Une enquête sur les jeux d’insertion   pourrait mettre en lumière des pratiques et des manières de transcrire le passé dont les effets joueraient sur le rythme de la narration, mais aussi sur son sens. On pourra ainsi étudier le rôle de ces textes réutilisés dans la constitution et l’organisation des données référentielles ?   Sont-ils une trace d’Histoire, une trace de l’histoire d’une vie ?  
Les pratiques d’intégration faisant des écrits externes aux Mémoires un matériau poétique, une approche générique pourrait examiner la fabrication de quelques séquences mémorielles, ce qui mettrait en lumière le travail de réécriture et son enjeu.
  En comparant avec leurs mémoires l’Histoire Universelle et la correspondance d’Agrippa d’Aubigné  mais encore les lettres de Gourville, du marquis de Forbin …, l’on examinera les accentuations, les atténuations, les décalages comme autant d’indices révélateurs de l’écriture ou de la réécriture de soi.
La nature des écrits externes mentionnés ou cités dans le récit mémoriel mérite également une enquête. Quand les mémorialistes se réfèrent à leurs écrits, s’agit-il de textes factuels ou fictionnels ? Les écrits factuels sont-ils désignés explicitement, tandis que l’influence des écrits fictionnels resterait masquée ?  On pourra se demander en quoi  la citation d’un texte publié à part ou se trouvant dans des papiers personnels sert de preuve et de témoignage, participe à construire l’ethos du narrateur,  entretient ou pas une complicité avec le lecteur. Lorsque le mémorialiste parle de ses oeuvres ou de ses textes quel portrait fait-il de lui-même en tant qu’auteur ? Le regard sur soi est-il différent selon les textes revendiqués ?
Il est encore possible d’interroger le statut des textes fictionnels en se demandant en quoi ils influencent l’écriture des portraits, des anecdotes, voire la composition même des Mémoires, ou inversement en quoi les Mémoires construisent un étoilement de motifs qui viennent se greffer dans la matière romanesque. L’Histoire Amoureuse des Gaules de Bussy, l’Histoire de Jeanne Lambert d’Herbigny, marquise de Fouquerolles de Mlle de Montpensier, les oeuvres du marquis d’Argens offrent ainsi l’occasion d’examiner le jeu des interactions entre l’écriture mémorielle et la fiction, entre le roman, le récit autobiographique et les Mémoires.
Toutes ces nouvelles entrées veulent éclairer des processus d’écriture,  découvrir des sources ou des influences inédites, interroger des phénomènes d’intégration, de réappropriation du « déjà-écrit », de convergences et d’influences souterraines afin de voir si l’on peut cerner des processus de transposition propres à l’écriture des mémorialistes. 
 
Les propositions de communication sont à envoyer à myriam.tsimbidy@hotmail.fr
 
Calendrier :
 Envoi des propositions maximum 600 mots avec une brève présentation bibliographique pour le 15 septembre 2012
Sélection des propositions par le comité scientifique pour le 30 octobre.
 
 
Comité scientifique :
Frédéric Charbonneau, Université McGill
Jean Garapon, Université de Nantes
Nadine Kuperty-Tsur, Université de Tel Aviv
Marie-Paule Pilorge, Université de Tours
 
Responsable : Myriam Tsimbidy (CÉRÉdI, Université de Rouen)

Responsable : Myriam Tsimbidy

Adresse : 8, rue Edmond Roger 75015


15 avril 2013 - Revue Semen - Approches discursives des récits de vie


Propositions d’article (résumé de 3000 signes) : 15 avril 2013
Contact :
sandra.nossik@gmail.com


Ce numéro de Semen se propose d’aborder l’objet d’étude interdisciplinaire que peuvent être les « récits de vie » par l’approche de l’Analyse du Discours.

Les entretiens biographiques sont depuis les années 1970 une méthode d’enquête appréciée par les sciences sociales : dans la continuité des événements de mai 1968, et dans le cadre d’une remise en cause des grands modèles théoriques explicatifs tels que le structuralisme, la volonté de faire de la sociologie autrement se cristallisa en France dans l’approche biographique, dont le sociologue Daniel Bertaux est l’un des principaux représentants (1976). Suivant ce modèle, les études sociolinguistiques ou bien de didactique des langues ont également recours aux récits de vie, par exemple pour susciter auprès des locuteurs interrogés des discours épilinguistiques sur leurs pratiques langagières.
Une approche linguistique des récits de vie repose cependant nécessairement sur des présupposés épistémologiques différents (Nossik 2011) : s’il s’agit parfois en sociologie, suivant une conception du langage comme transparent, de recueillir des « données factuelles » sur des trajectoires biographiques (Bertaux [1997] 2005 : 12-14), et des « points de vue subjectifs » sur ces données factuelles (Beaud 1996 : 241), les récits de soi seront considérés au contraire ici comme des reconstructions discursives du monde, précieuses précisément en ce qu’elles n’offrent pas de « données factuelles » qui seraient dissociables de leur mise en discours. Les récits de vie seront en effet envisagés comme des mises en intrigue (Ricœur 1983),    c’est-à-dire    comme    des    « opérations    de    configuration »    qui    procèdent    à    la transformation d’une multiplicité d’événements ponctuels et hétérogènes en « une histoire », cohérente et signifiante (ibid. p. 127). Les récits autobiographiques sont dans ce cadre des activités configurantes qui donnent sens à ce qui est raconté, tout en proposant par des choix discursifs singuliers une re-catégorisation des réalités sociales rencontrées.
De cette conception performative du discours découlent deux conséquences méthodologiques : la première est la nécessité d’une analyse à partir de la matérialité discursive des récits (Pêcheux 1981) : ce sont les mises en mots singulières des narrateurs, proposant une certaine « reconstruction discursive » du monde (Guilhaumou 2004a : en ligne), qui deviennent l’objet d’étude du chercheur. La seconde implication méthodologique de ce cadre est la nécessaire prise en compte du contexte interactionnel et matériel dans lequel le récit a été produit : comme toute production langagière, le récit doit être resitué dans l’« événement communicationnel » (Mondada 2001 : 197) et dans l’« expérience copartagée » (Guilhaumou 1998 : 93) qui sont la condition de son émergence, ainsi que dans le réseau d’échanges et d’attentes sociales au sein duquel il s’inscrit.
Dans la continuité des travaux fondateurs de William Labov et Joshua Waletzky sur des récits oraux enregistrés dans le quartier de Harlem (1967), nombreuses sont les études de linguistes anglophones portant sur des récits autobiographiques oraux, et s’intéressant à leur structure narrative, à leur fonction conversationnelle (Ochs & Capps 2001), ou bien encore aux catégorisations discursives identitaires changeantes qui y sont déployées (Schiffrin et al.
2011). A l’inverse, et à l’exception de travaux isolés, les récits de vie sont actuellement un type de corpus plutôt négligé par les analystes du discours francophones, qui souvent leur préfèrent des corpus plus homogènes, quantifiables et numérisables, tels que les corpus de presse ou les discours politiques. A titre d’exemple, les travaux de Jacques Bres (1993) sur des récits d’ouvriers, de Christine Deprez (1996) sur des récits de migrants, de Jacques Guilhaumou (1998, 2004b) sur des récits de vie de dits « exclus » engagés dans des mobilisations sociales, ou encore des sociologues Didier Demazière et Claude Dubar (1997) sur des récits de jeunes actifs en parcours d’insertion professionnelle, font partie des rares études s’étant confrontées à la matérialité discursive des récits oraux, en observant « la forme symbolique – et d’abord langagière – dans laquelle [les sujets] se racontent » (Demazière & Dubar 1997 : 304).
Nous invitons donc ici à une telle approche discursive des récits oraux, en proposant de concentrer les questionnements possibles autour des deux caractéristiques contradictoires que sont le conformisme et la portée émancipatoire des récits de vie :
Conformisme des récits de vie : les récits de soi apparaissent comme un genre de discours particulièrement formaté (Bakhtine [1952] 1984, Adam 1999, Maingueneau 2004), dans une société où les discours sur soi sont fréquemment convoqués dans nombre de contextes institutionnels, professionnels, ou encore médiatiques (Delory-Momberger 2009). Pierre Bourdieu critiquait pour sa part «l’illusion biographique» qu’est la représentation de l’existence sous forme chronologique, influencée d’après lui par «toute une tradition littéraire » incitant à envisager la vie comme une histoire (1986 : 70). Si les récits de soi sont des productions discursives codifiées, quels en sont alors les traits discursifs typiques ? A quels discours antérieurs font-ils écho, quels schèmes narratifs et discursifs suivent-ils ? Dans quelle mesure ces récits pourtant singuliers sont-ils déterminés par leur contexte de production, et par les attentes et enjeux sociaux qui y sont associés ?
Portée émancipatoire des récits de vie : parallèlement, les récits autobiographiques peuvent être considérés comme des activités éminemment « émancipatoires », qui font « surgir des configurations de sens inédites », « sans jamais reproduire passivement un référent externe constitutif de l’ordre des choses » (Guilhaumou 1998 : 94-98). En se racontant, le narrateur peut se désaffilier des rôles qui lui sont habituellement assignés : « travailler sur le singulier, c’est reconnaître et comprendre que le sujet peut avoir des désirs d’être séparé, désaffilié, pour revendiquer sur la scène collective d’autres types d’appartenance que ceux désignés par le pouvoir » (Farge 2003 : 318). Cette prise d’indépendance discursive se cristallise ainsi dans les « moments d’interprétation en tant qu’actes qui surgissent comme des prises de position » (Pêcheux 1983 : 323). Lieu potentiel de « reconnaissance » (Honneth [1992] 2000), le récit de soi représente en effet pour le sujet l’occasion de « rejouer sa construction » (Bres 1989a : 44), par exemple en rejetant ou bien en se réappropriant les étiquettes identificatoires sociales, ethniques ou de genre qui lui sont attribuées par autrui et qui « ne vont pas de soi » (Authier- Revuz 1995, cf. aussi Butler [1997] 2004, Bres 1989b). Quelles sont donc les manifestations discursives de la performativité des discours sur soi? Comment s’opère cette re- catégorisation discursive du monde au sein des récits ?
C’est ainsi à une approche discursive des récits de soi, vus comme des activités à la fois conformistes et émancipatoires, qu’invite ce numéro thématique. En accordant une priorité aux corpus oraux, il s’ouvrira aux « récits de vie » dans un sens large : les articles pourront porter sur tout type de séquences narratives orales et autobiographiques (récits d’expériences, d’événements...), qu’elles soient issues d’entretiens de recherche ou bien
d’autres contextes interactionnels. Les travaux interdisciplinaires attentifs à la dimension discursive des récits sont bienvenus (histoire, psychanalyse, littérature, sociologie, sciences politiques...)

Echéancier :
- Propositions d’article (résumé de 3000 signes) : 15 avril 2013 - Signification aux auteurs : 15 juin 2013 - Remise des textes à l’éditeur pour évaluation interne et navette : 15 octobre 2013 - Remise des textes à la revue pour expertise : 5 janvier 2014 - Publication prévue : avril 2014
Contact :
sandra.nossik@gmail.com

Références bibliographiques :
Adam J.-M., 1999, Linguistique textuelle, Des genres de discours aux textes, Paris, Nathan Authier-Revuz J., 1995, Ces mots qui ne vont pas de soi, Tomes 1 et 2, Paris, Larousse Bakhtine M., [1952] 1984, Esthétique de la création verbale, Paris, Gallimard Beaud S., 1996, «L’usage de l’entretien en sciences sociales, Plaidoyer pour l’“entretien
ethnographique” », Politix, 35, 226-257 Bertaux D., [1997] 2005, Le récit de vie, Paris, Armand Colin Bertaux D., 1976, Histoires de vies – ou récits de pratiques? Méthodologie de l’approche
biographique en sociologie, rapport au C.O.R.D.E.S. (ronéo) Bourdieu P., 1986, « L’Illusion biographique », Actes de la recherche en Sciences Sociales, 62/63, 69-
72 Bres J., 1989a, « Praxis, production de sens/d’identité, récit », Langages, 93, 23-44 Bres J., 1989b, « Sociotypes, contresociotypes : un récit nommé désir », Littérature, 76, 74-88 Bres J., 1993, Récit oral et production d’identité sociale, Montpellier, Université Montpellier III Butler J., [1997] 2004, Le pouvoir des mots, Discours de haine et politique du performatif, Paris,
Editions Amsterdam Delory-Momberger C., 2009, La condition biographique, Essais sur le récit de soi dans la modernité
avancée, Paris, Tétraèdre Demazière D. & Dubar C., 1997, Analyser les entretiens biographiques, l’exemple de récits
d’insertion, Paris, Nathan Deprez C., 1996, « Parler de soi, parler de son bilinguisme, entretiens autobiographiques et récits de
vie d’apprenants et de bilingues », AILE, 7, 155-180 Farge A., 2003, « Ecrire l’histoire », Hypothèses, 2003 (1), 317-320 Guilhaumou J., 1998, La parole des sans, Les mouvements actuels à l’épreuve de la Révolution
française, Paris, ENS Editions Guilhaumou J., 2004a, « Où va l’analyse de discours ? Autour de la notion de formation discursive »,
Texto, [en ligne], http://www.revue-texto.net/Inedits/Guilhaumou_AD.html Guilhaumou J., 2004b, « Un récit construit ensemble, Analyse de discours », in Mesini B., Pelen J.-N. & Guilhaumou J., Résistances à l’exclusion, Récits de soi et du monde, Aix-en-Provence,
Publications de l’Université de Provence, 269-301 Honneth A., [1992] 2000, La lutte pour la reconnaissance, Paris, Le Cerf Labov W. & Waletzky J., [1967] 1997, « Narrative Analysis : Oral Versions of Personal Experience »,
Journal of Narrative and Life History, 7, 1-38
Maingueneau D., 2004, « Retour sur une catégorie : le genre », in Adam J.-M., Grize J.-B. & Bouacha M.A. (eds), Texte et discours : catégories pour l'analyse, Dijon, Editions Universitaires de Dijon, 107-118
Mondada L., 2001, « L’entretien comme événement interactionnel », in Grosjean M. & Thibaud J.-P. (eds), L’espace urbain en méthodes, Marseille, Parenthèses, 197-214
Nossik S., 2011, « Les récits de vie comme corpus sociolinguistique : une approche discursive et interactionnelle du témoignage », Corpus, 10, 119-135
Ochs E. & Capps L., 2001, Living Narrative, Creating Lives in Everyday Storytelling, Cambridge/London, Harvard University Press
Pêcheux M., 1981, « Ouverture », in Conein B. et al. (eds), Matérialités discursives, Lille, Presses Universitaires de Lille, 15-18
Pêcheux M., 1983, «Le discours : structure ou événement ?», in Maldidier D. (ed), 1990, L'inquiétude du discours. Textes de Michel Pêcheux, Paris, Cendres, 303-323
Ricœur P., 1983, Temps et Récit, Tome I, L’intrigue et le récit historique, Paris, Seuil Schiffrin D., De Fina A. & Nylund A. (eds), 2010, Telling Stories, Language, Narrative and Social Life, Washington, Georgetown University Press.


23-24 mai 2013 - GRENOBLE - Manuscrits, inédits, journaux intimes, correspondances dans les littératures
du Rio de la Plata


Salle Jacques Cartier, Maison des Langues et des Cultures, Université Stendhal – Grenoble 3, ILCEA-CERHIUS


Jeudi 23 mai 2013
Présidente de séance : Cécile Meynard

14h Michel Lafon (Univ. Stendhal)
Genèse d’un colloque.

14h30
Corinne Ferrero (Univ. de Pau) Descanso de caminantes d’Adolfo Bioy casares : quand l’intime sort du bois.

15h00 Fatiha Idmhand (Univ. de Lille)
Carlos Liscano, genèse d’une écriture contrainte.

15h30 Intermède / café

15h45
Claire Latxague (Univ. Stendhal) Traduire et éditer Diagnósticos de Lucas Varela et Diego Agrimbau : l’original de bande dessinée remis en question.


16h15
Diego Vecchio (Univ. Paris 8) Manuscritos y fantasmas de escritura.

16h45 Discussion


Vendredi 24 mai 2013
Présidente de séance : Anne Cayuela

9h
Carina Blixen (Biblioteca Nacional de Uruguay / Univ. Lille) Las cartas de Felisberto Hernández: documento y literatura.

9h30
Ana Gallego Cuiñas (Univ. de Granada) Apuntes para una teoría de la escritura epistolar: las cartas de Onetti.

10h Intermède / café

10h15
Emilie Delafosse (Univ. de Limoges) Blogs d’écrivains argentins : en marge de « l’œuvre principale » ?

10h45
Estrade Christian (Univ. de Toulouse) Río de la Plata de Copi, de la ficción autógrafa a la autobiografía alógrafa.

11h15 Discussion


24-26 mai 2013 - AIX-EN-PROVENCE - Masculin/Féminin

Les Journées de l'Autobiographie organisées par l'Association pour l'Autobiographie (APA) se dérouleront en 2013 à La Baume-lès-Aix, à la lisière d'Aix-en-Provence, du vendredi 24 mai au dimanche 26 mai, autour du thème "Masculin/Féminin". Elles seront associées, le vendredi 24, à la Journée pédagogique organisée chaque année depuis 2000 conjointement par le groupe APA d'Aix et le Rectorat de l'Académie d'Aix-Marseille.
Programme détaillé et inscriptions en mars 2013.


30 mai 2013 - AMIENS - Diaristes en temps de guerre

« Diaristes en temps de guerre

Le journal personnel, source et objet de recherches »

Journée d'études organisée par le Centre d'histoire des sociétés, des sciences et des conflits

Université de Picardie-Jules Verne

Jeudi 30 mai 2013

Il existe, c'est certain, un « goût des archives de soi ». Il s'exprime aussi bien en France qu'à l'étranger. Des chercheurs,  issus de toutes les disciplines des humanités, et notamment ceux qui travaillent sur les individus et les sociétés en guerre, se retrouvent en des lieux dédiés à la conservation de ces précieux égodocuments : c'est  la bibliothèque de l'APA à Ambérieu-en-Bugey ou l'Archivio diaristico nazionale de Pieve Santo Stefano en Italie... Les maisons d'édition contribuent largement à faciliter l'accès des chercheurs aux écrits autobiographiques laissés par des écrivains, des personnalités mais aussi, et de plus en plus, des anonymes. C'est le cas des éditions du Manuscrit, par exemple, qui disposent d'une collection intitulée « Témoignages de la Shoah », avec un catalogue d'une soixantaine de titres. Un certain nombre de projets collectifs de bases de données sont en cours ou ont abouti et facilitent les repérages. Ainsi, depuis 2006, le Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918 (CRID 1914-1918) a pour ambition de recenser les récits d'expériences vécues de la Première Guerre mondiale. Le « Dictionnaire et guide des témoins de la Grande Guerre » est consultable sur Internet. Le projet EGO (Ecrits de Guerre et d'Occupation) de l'Université de Caen, en cours d'élaboration, prévoit, dans sa première phase, un recensement de plus de 1000 témoignages sur la Seconde Guerre mondiale en France, publiés entre 1940 et 1949, où l'écriture de soi est bien représentée. Des projets de ce genre existent aussi en Espagne, en Italie, en Allemagne ou en Suisse...

Cette dynamique de l'égodocument qui marque toutes les sciences sociales doit beaucoup aux réflexions proposées par  Foucault au moment de la publication du mémoire du parricide Pierre Rivière (Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère, 1973). Les archives autobiographiques sont une source de connaissance du passé qu'il est nécessaire d'interroger dans leur matérialité et leur textualité pour questionner le sens de la prise d'écriture. De même, il convient de réfléchir à la façon dont elles nous sont parvenues.

Dans ce vaste continent des égodocuments, le journal personnel qui contiendrait « la vie encore chaude, sans trucage ni mensonge » (Lucien Febvre, 1948) semble bénéficier d'une faveur particulière, comme en témoignent plusieurs travaux récents. C'est ce qu'illustrent la thèse inédite de Corinne Krouck intitulée « Les combattants français de la guerre de 1870-1871. Contribution à une histoire des sensibilités » (2001) ou encore l'ouvrage d'Hélène Camarade intitulé Ecritures de la Résistance. Le journal intime sous le Troisième Reich (2007), pour ne citer que quelques exemples marquants.

Pour l'étude des sociétés en guerre, ce recours aux écritures diaristes est ancien. Comme le rappelle Rémy Cazals à propos des témoignages de la Grande Guerre, il « s'inscrit dans le prolongement du travail pionnier de Jean-Norton Cru » (Témoins, 1929). Toutefois, il a été largement renouvelé dans les 30 dernières années grâce aux apports stimulants de la critique littéraire, dans le sillage des travaux de Philippe Lejeune ou de Catherine Viollet (Genèse du je ; manuscrit et autobiographie, CNRS, 2000, par exemple).

 

 L'approche transdisciplinaire paraît donc aujourd'hui incontournable. Cette journée d'études est donc ouverte aux chercheurs, jeunes ou confirmés, issus de toutes les disciplines des humanités et qui font leur miel de ces « autobiographies au-jour-le-jour » (les frères Goncourt) rédigés en temps de guerre à l'époque contemporaine . Dans cette perspective transdisciplinaire, les réflexions pourront s'articuler aux axes suivants, qui ne sont pas exclusifs d'autres pistes :

I- L'écriture diariste en temps de guerre : une pratique culturelle, un vecteur de mémoire

-La pratique diariste en temps de guerre : approche culturelle

-Archéologie des traces diaristes

-Le journal, objet ignoré des memory studies

II-Le journal personnel au crible d'une critique transdisciplinaire

-Les apports de la critique littéraire : génétique textuelle, textométrie...

-La critique historique face à l'écriture de soi

III-Le journal, porte d'entrée dans le quotidien et l'univers mental des sociétés en guerre

-Le quotidien des soldats et des civils

-Les représentations sociales et les opinions publiques

 
Vos propositions de contribution d’une page maximum, comprenant un titre, un résumé et une courte bio-bibliographie sont à adresser à Hakim Rezgui (rezgui.abdelhakim@gmail.com) avant le 30 avril 2013.

Responsable : Hakim Rezgui Centre d'histoire des sociétés, des sciences et des conflits, Université de Picardie

Url de référence :
http://www.u-picardie.fr/jsp/fiche_structure.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=CHS&LANGUE=0

Adresse : UFR d'histoire et de géographie,Chemin du Thil,80025 AMIENS Cedex 1Tél : 03 22 82 73 29 (secrétariat)




30-31 mai 2013 - PAU - L'amitié dans les écrits du for privé et les correspondances

Colloque international organisé par les laboratoires de recherche CRPHL et ITEM de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

Jeudi 30 mai, vendredi 31 mai 2013
UPPA, Parlement de Navarre, Musée national du château de Pau

L’amitié dans les écrits du for privé et les correspondances,
de la fin du Moyen Age à 1914


PROGRAMME DU COLLOQUE

Le sentiment d’amitié, les comportements qui en résultent et les discours qui en rendent compte constituent l’objet de ce colloque, à l’intérieur d’un corpus documentaire et d’un cadre temporel précis : les écrits du for privé et les correspondances de la fin du Moyen Age à 1914.
    Comment l’amitié s’exprime-t-elle dans les écrits intimes et comment la vit-on par correspondance ? Inversement, comment cette documentation, réputée proche de l’individu, de l’intime et du vécu, éclaire-t-elle l’amitié dans sa dimension historique ?
    L’expression de l’amitié n’appartient pas à tous les discours (l’image la néglige). Quelles sont les caractéristiques du discours d’amitié ou sur l’amitié dans les écritures personnelles ? Quelles formes peut prendre, sur ces frontières de la littérature, une expression littéraire de l’amitié ?



jeudi 30 mai 2013

matin
Amphithéâtre de la Présidence

9 h : Accueil des participants et ouverture du colloque par M. le Président de l’Université

Évocations de l'amitié parfaite
modérateur : Philippe Lejeune

9 h 30 : Boquet, Damien, Deux corps pour une seule âme : l'intimité amicale dans le christianisme médiéval (Ve - XIIIe s.)

10 h : Cocula, Anne-Marie, Montaigne et La Boétie, retour aux sources d'une amitié : le Discours de la Servitude volontaire

10 h 30 : Cavallini Concetta, Amitié conjugale et amitié parfaite à la Renaissance chez Pierre de Brach

11 h : pause

11 h 15 : Beuzelin, Cécile, Le Double portrait de Jacopo Pontormo : représenter la « vraie amitié » à la Renaissance

11 h 45 : Mouysset, Sylvie, « L’Amitié reste et jamais ne s’efface ». Les album amicorum : de la marque d’amitié au réseau d’amis (France, Suisse, Brésil – XVIe-XXe siècle)

12 h 15 : déjeuner à la brasserie La Vague

après-midi
Amphithéâtre de la Présidence

Au cœur des relations sociales
modérateur : Françoise Simonet-Tenant

14 h : Rieder, Philip, Le médecin, mon ami ? Jalons pour une histoire de la relation thérapeutique à l’époque moderne

14 h 30 : Kulesza, Monika, Quand les érudits sont amis : exemple de la correspondance de Jean Chapelain avec Nicolas Heinsius

15 h : Kühner, Christian, Amis et ennemis politiques à la cour du Grand Siècle

15 h 30 : pause

15 h 45 : Grosperrin, Jean-Philippe, « Ô si je vous tenais ! » : lieux et figures de l’amitié virile dans la correspondance de Fénelon

16 h 15 : Loiselle, Kenneth, De l’honnête homme à l’homme sensible : l’évolution de l’amitié maçonnique au siècle des Lumières


vendredi 31 mai 2013

matin
Amphithéâtre de la Présidence

Le sentiment et le sacré
modérateur : Michel Braud

9 h : Chaze, Emmanuelle, L’expression de l'amitié dans les correspondances du Refuge anglais au XVIIIe siècle

9 h 30 : Rey-Castello, Ofelia, Famille et amitié : la correspondance du Padre Isla, SJ (1755-1781)

10 h : Charrier-Vozel, Marianne, L’amitié dans les lettres de Mme du Deffand, Mme de Choiseul et l’abbé Barthélemy : des lieux communs à la poétique du sentiment

10 h 30 : pause

10 h 45 : Sirotchouk, Tatiana, Former un élève ou un ami : la notion d’amitié dans la correspondance sentimentale de Grégoire Skovoroda (1722-1794)

11 h 15 : Hennequin-Lecomte, Laure, « Veiller au feu sacré » :  Les  « régions de l’amitié », du cercle de Schoppenwir à la société de la Dui, au tournant de la période contemporaine

12 h : déjeuner à la brasserie La Vague. Déplacement au parlement de Navarre

après-midi
Parlement de Navarre

Amitié et écriture
modérateur : Philippe Loupès

14 h 30 : Bassou, Muriel, Stendhal portraitiste de ses amis dans ses écrits du for privé : politisation et idéalisation

15 h : Micke-Serin, Andrea, « Ma très chère amie… »  - 30 ans de correspondance franco-allemande au XIXe siècle :  le prince Herrmann von Pückler-Muskau (1785-1871) et Sophie Gay (1776 –1852)

15 h 30 : Lanusse Cazalet, Hélène, Écrits de soi, amitié et souvenirs d’une vie : la correspondance d’Eugène Casalis à Joseph Nogaret (1830-1882)

16 h : pause

16 h 15 : Poyet, Thierry, Amitié et réseau littéraire dans la correspondance de Flaubert. Entre recherche de l’identique et opposition à l’Autre

16 h 45 : Carré, Juliette, Une amitié adolescente au début du XXe siècle : la correspondance entre Jacques Rivière et Alain-Fournier (1904-1914)



Musée national du château de Pau

18 h : Maurice Daumas, L’iconographie de l’amitié, de la Renaissance aux Lumières


19 h : visite guidée du château de Pau, suivie d’un cocktail dînatoire


* BIBLIOGRAPHIE
- Amitiés. Anthropologie et histoire, Textes rassemblés et présentés par Georges Ravis-Giordani, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1999.
- AYMARD, Maurice, « Amitié et convivialité », dans P. Ariès et G. Duby (dir), Histoire de la vie privée, tome 3, « De la Renaissance aux Lumières », Paris, Seuil, 1986, p. 459.
- BIDART, Claire, L’Amitié. Un lien social, Paris, La Découverte, 1997.
- BLANCHOT, Maurice, L’Amitié, Paris, Gallimard, 1971.
- BLANCHOT, Maurice, Pour l’amitié, Tours, Farrago, 2000.
- BLOOM, Allan, L’Amour et l'amitié, Paris, De Fallois, 1996 ; rééd. le Livre de Poche, 2003.
- DAUMAS, Maurice, Des trésors d’amitié. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Armand Colin, 2011.
- DERRIDA, Jacques, Politiques de l’amitié, Paris, Galilée, 1994.
- Foi, Fidélité, Amitié en Europe à la période moderne. Mélanges offerts à Robert Sauzet, Textes réunis par Brigitte Maillard, Publ. de l’Université de Tours, 1995, Tome II.
- FOLLON, Jacques, MCEVOY, James, Sagesses de l’amitié II. Anthologie de textes philosophiques patristiques, médiévaux et renaissants, Ed. universitaires de Fribourg, Suisse, Ed. du Cerf, Paris, 2003.
- VINCENT-BUFFAULT, Anne, L’exercice de l’amitié. Pour une histoire des pratiques amicales aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Seuil, 1995.
- VINCENT-BUFFAULT, Anne, Une histoire de l’amitié, Paris, Bayard, 2010.
- « Les voies de l'amitié I & II », Épistolaire, revue de l'AIRE, n° 32 & 33, 2006 & 2007, pp. 147-180 & 129-171.


* COMITE SCIENTIFIQUE

Michel Braud (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Maurice Daumas (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Philippe Loupès (Université Michel de Montaigne, Bordeaux II)
Philippe Lejeune (Institut Universitaire de France)
Sylvie Mouysset (Université de Toulouse-Le Mirail)
Françoise Simonet-Tenant (Université Paris XIII)


* COMITE ORGANISATEUR

Michel Braud michel.braud@worldonline.fr
Maurice Daumas mau.daumas@wanadoo.fr


1er juin 2013 - Paris - Sexualités, genre, résistances : genèses autobiographiques

Équipe « Genèse & Autobiographie » de l’ITEM
Journée d’étude
ENS, 45 rue d’Ulm, salle des Résistants
Entrée libre

Présidence : Philippe Lejeune

10h    Julie LeBlanc. Annie Ernaux, érotisme et sensualité

10h30    Benedetta Zaccarello. Utopies érotiques dans Détruire dit-elle de Marguerite Duras

Pause café

Présidence : Marie-Françoise Lemonnier-Delpy

11h20    Groupe Violette Leduc, La Chasse à l’amour : genèse et édition

    Catherine Viollet. Beauvoir lectrice des cahiers de Violette Leduc
    Anaïs Frantz. La mère dans les manuscrits – un motif révélateur
    Mireille Brioude. Violette et René : poétique du sexe
    Alison Peron. Travail des genres, littéraires et sexuels

Pause déjeuner


Présidence : Catherine Viollet


14h30    Programme franco-irlandais « Ulysses »


Marion Krauthaker. George Sand, Journal d'un voyageur pendant la guerre


Sylvie Lannegrand. Intime et politique dans le Journal d'Yves Navarre


Véronique Montémont. Le Journal d’Hélène Berr


Pause


Présidence : Françoise Simonet-Tenant


16h    Maya Saraczynska. Questions de genre dans l’autobiographie au théâtre


16h30    Nicole Cadène. Marie-Edmée... une jeune fille française sous le Second Empire


Contact : Catherine Viollet <cviollet@wanadoo.fr>



17-24 juillet 2013 - CERISY-LA-SALLE - Ecriture de soi, écriture des limites

Colloque de Cerisy organisé par Jean-François Chiantaretto

Voir :

http://www.ccic-cerisy.asso.fr/ecriture13.html




7-11 août 2013 - BOVINO (Italie) - Raconter la science

Raconter la science: autobiographies et biographies de scientifiques, entre hasard et nécessité. 
Du savant académique au savant populaire dans la littérature et au cinéma, en vidéogrammes et en bandes dessinées.
XIIème rencontre de l’Observatoire de la mémoire écrite, orale, filmique, et du patrimoine autobiographique – Castello Guevara Bovino (Foggia-Italia) 7 - 11 août 2013.

Un abstract de 250 mots (maximum), contenant deux textes de références bibliographiques et un bref CV (maximum 100 mots) devra être envoyé avant le 20 mars 2013 à beatrice.barbalato@gmail.com, "Irene Meliciani" irenemeliciani@gmail.com

D’Archimède à Isaac Newton, Enrico Fermi ou Albert Einstein, les autobiographies et biographies d’hommes de science racontent non seulement des parcours extraordinaires dans leurs domaines respectifs mais illustrent une poétique du devenir de la science dans lequel hasard, passion et imagination jouent un rôle essentiel. Par le mot ‘science’ nous renvoyons aux connaissances qui traditionnellement appartiennent à la philosophia naturalis et aux principia mathematica. Vaste patrimoine des récits d’histoires de vie de scientifiques, fenêtre ouverte sur l’aspect littéraire de la science. 
Une vaste bibliographie existe sur la formation de l’esprit scientifique : Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1996 ; sur l’aventure intellectuelle et cognitive, l’échange de connaissances, l’accomplissement d’un destin : Etienne Klein Il était sept fois la révolution, Paris Flammarion, 2008 (2005) et, in primis, sur la possibilité même de qualifier un résultat de ‘découverte scientifique’ ainsi que l’a défini Karl Popper à travers sa référence fondamentale, The Logic of scientific Discovery, London, Hutchinson, 1959.
La rhétorique du discours de légitimation et d’autolégitimation scientifique est en outre essentielle pour comprendre le rôle que l’homme de science s’attribue à lui-même, comme le décrit Pierre Bourdieu dans Science de la science et réflexivité, Paris, Raisons d’agir, 2001. Bourdieu montre comment le scientifique, dans la description de son œuvre, va suivre, d’une part, de stricts protocoles  d’écriture pour que la recherche s’avère objective mais va tendre, dans d’autres contextes,  à subjectiviser ses résultats en les présentant comme fruits de sa créativité et d’une intuition personnelle. Exactement comme dans les récits anecdotiques d’antan où l’on mettait l’accent sur l’importance du hasard, en rendant, par contre, le facteur humain parfois moins décisif. Marcel Jousse dans L’anthropologie du geste, relève justement que le hasard n’est que le fruit de l’observation obsessive  de plusieurs inventeurs. Il rappelle à ce propos Newton. (Marcel Jousse, l’anthropologie du geste, Paris, Gallimard, 1974). Nous savons d’ailleurs que Newton  - tout en affirmant s’inscrire comme héritier de Copernic et Galilée  dans la trace d’une tradition scientifique bien précise : If I have seen further it is by standing on the shoulders of giants…  -   souhaita donner de lui l’image d’un homme de science intuitif en racontant à quatre personnes différentes, avant de mourir, la corrélation entre l’observation de la chute de la pomme et sa découverte des lois de la gravitation terrestre.  
« Tout processus d’invention - écrit Etienne Klein - puise également dans l’imaginaire, s’appuie sur l’intuition, sur des métaphores ou des analogies qui constituent en parallèle des concepts et des énoncés, comme une ‘poétique’ de la science en train de se faire. La courbure d’un tempérament, la force d’une conviction, l’obsession d’un questionnement peuvent porter une découverte, parfois même y conduire». E. Klein, Il était sept fois la révolution, op.cit.., p. 16. Dans ce livre, Klein rappelle aussi comment la lecture de Le monde comme volonté et comme représentation, d’Arthur Schopenhauer, est présente dans la vie de divers scientifiques. Lecture constante, aussi, de Schopenhauer du physicien mystérieusement disparu en 1938, Ettore Majorana, figure complexe sur laquelle Etienne Klein est intervenu au colloque 2012 de notre Osservatorio. 
Le colloque 2013 souhaite aussi mettre en relief les figures de scientifiques émergeant de la littérature du bas. Le colloque évoquera aussi bien les personnalités renommées que les savants populaires (voir 3b, infra). Ces derniers définissent leur « succès » et leur individualité sur  base de leur pratique dans un contexte spécifique, qui les reconnaît comme guérisseurs, agronomes, interprètes du cosmos
1) Subjectivité et science:  Comment ne pas penser à l’essai de Michel Foucault “Classer” et à son analyse du virage du discours scientifique. Le passage d’une énumération encyclopédique à une vision renouvelée de la science émerge lorsque change la vision de la philosophie de la connaissance : « c’est que les signes faisaient partie des choses, tandis qu’au XVIIème siècle ils deviennent  des modes de la représentation ». M. Foucault “Classer”,  in Id. Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 141. C’est justement la soustraction, le manque, affirme Foucault quelques paragraphes plus loin, qui, en élaguant l’excès d’informations, construisent un a priori  permettant une classification structurée. Dans sa préface, Foucault cite Fictiones de Borges, pour souligner avec force combien une taxinomie  exagérée équivaut paradoxalement à une information zéro. Si le savoir ne doit pas seulement être découvert mais représenté, la médiation de l’individu prend une place de premier plan. 
2) L'aspect éthique: Quel rapport peut-on établir aujourd’hui entre éthique et science ? Quelle importance la conscience des retombées et des applications de la science revêt-elle dans les autobiographies et biographies ? Aujourd’hui la sectorisation des compétences rend plus opaque la responsabilité individuelle.
La correspondance Einstein-Freud met l’accent sur la guerre et sur l’influence que l’humanité entière et les savants en particulier peuvent y exercer. La longue réflexion de Foucault sur la condamnation morale d’Oppenheimer par le gouvernement des U.S.A. parce qu’il avait exprimé des opinions défavorables à l’énergie atomique, et sur le pouvoir de la science après la Seconde guerre mondiale, questionne encore aujourd’hui sur la légitimité de la  relation science-pouvoir. Friederich Dürrenmatt dans la comédie Die  Physiker  (1961) traite de la responsabilité de la science, comme Bertolt Brecht l’avait déjà fait avec Galilée.
3 –: a) Légitimité : La recherche de légitimité concerne le savoir académique comme le savoir commun. Ainsi trouve-t-on dans les deux cas le souci d’accréditer l’oeuvre qui aspire à la qualification de « scientifique » par des descriptions et explications ‘objectives’. Ce souci de reconnaissance est  paradigmatique dans l’autobiographie de Nikola Tesla (My Inventions: The Autobiography of Nikola Tesla, 1919), qui témoigne du désir de revendiquer des primats qui lui ont été refusés ou insuffisamment reconnus ;  mais il est aussi essentiel pour le savant populaire qui revendique à sa manière le partage de son savoir, au moins dans son contexte.
- b) Dario Fo (Nobel 1997) a récemment souligné dans une interview, en parlant de son grand-père, expert d’agronomie, que la connaissance d’un paysan était  proche de la mythologie, et que celui-ci « connaissait beaucoup de choses à travers l’empirie, le cycle des saisons ou des évènements atmosphériques. Un grand-père Bistin qui savait voir les liens des systèmes naturels, habileté qu’un scientifique a parfois tendance à écarter dans ses études, parce que ce qu’on ne peut pas expliquer avec des règles sûres, n’est pas de la science. Il me faisait goûter un morceau de poivron et me demandait quel goût il avait. Il était doux et mon grand-père me disait qu’il était comme ça parce qu’il se trouvait à côté des tomates. Les plantes se parlent, s’influencent réciproquement », “Le voci della terra. Dialogo sulla Natura con Dario Fo”, Interview de Carlo Petrini, La Repubblica, 12 août  2012.
Un classique de la littérature du bas est le livre Le Fromage et les vers : L'univers d'un meunier du XVIe siècle, Paris, Flammarion, 1995  (Il formaggio e i vermi, 1976)  de Carlo Ginzburg  qui rapporte les deux procès pour hérésie (1532)  subis   par  Domenico Scandella  à cause de  sa conception cosmogonique personnelle,  et qui, dans la préface,  explique la méthode d’analyse dans l’histoire du bas.  Comprendre la structure de la narration d’un  homme ordinaire et savant, agronome ou guérisseur, questionne sur la relation primordiale de l’homme avec la science et surtout avec les sciences naturelles.     

Ce colloque s’inscrit dans la ligne de la XIème  rencontre de notre Observatoire, en 2012, sur l’Ethos de l’homme de science, et met l’accent sur les autobiographies et biographies de gens ordinaires, en corrélation, pour certains aspects, avec le thème de 2011 : Fatum et téléologie dans les tissages du récit du soi.  
Les propositions d’intervention concerneront les écrits littéraires, le cinéma, la vidéo, la bande dessinée. Les thèmes centraux seront essentiellement : le rapport entre hasard et nécessité; individualité et appartenance à une communauté scientifique; mémoire, écriture, construction auto/biographique;  édification de l'ethos (argument du colloque 2012).
Au cours du colloque, une table ronde synthétisera et discutera, dans l’interdisciplinarité, les points communs des interventions. Les personnes désirant y participer le signaleront dans leur proposition par email.
Les interventions seront de 30’, plus 10’ d’échanges avec l’auditoire.
Chacun pourra s’exprimer dans sa propre langue, sous réserve de compréhension de l’auditoire (jusqu’à présent l’anglais, l’espagnol, l’italien, le français ont été les principales langues d’intervention et d’échange).
Les interventions pourront être publiées (après la lecture des peer reviews) dans la revue thématique Mnemosyne o la costruzione del senso, Presses Universitaires de Louvain. i6doc.com
La participation est de 80,00 euros
http://mediapoliseuropa.com/               
Quelques textes de référence :
-Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Paris, Vrin, 1996.
-Karin Knorr Cetina, The Manufacture of Knowledge : An Essay on the Constructivist and Contextual Nature of Science, Oxford, Pergamon Press, 1981.
-Friedrich Dürrenmatt,  Die Physiker, 1961 (Torino Einaudi, 1972).
-Michel Foucault interwievé par Alessandro Fontana et Pasquale Pasquino, Microfisica del potere : interventi politici, Torino, Einaudi 1977, pp 3-28), Interview reprise dans M. Foucault, Dits et écrits, Paris, Gallimard, v. II 1976-1988, Édition établie sous la direction de  Daniel Defert et François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrande, pp. 155-156.
-Carlo Ginzburg, Il formaggio e i vermi, Torino, Einaudi, 1976.
-Etienne Klein,  Il était sept fois la révolution, Albert Einstein et les autres, Paris, Flammarion,  2005.
  -Marcel Jousse, l’anthropologie du geste, Paris, Gallimard, 1974.
- Karl Popper, The logic of scientific discovery, London, Hutchinson, 1959.

Sur les méthodologies d’analyse et de conservation de textes auto/biographiques:
Beatrice Barbalato, Albert Mingelgrün, dir., Télémaque-Archiver et interpréter les témoignages autobiographiques, Presses Universitaires de Louvain, 2012.
- Philippe Lejeune, Le Pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975.
- Jean Starobinski, « Le progrès de l’interprète », in Id. La relation critique, Paris, Gallimard, 2001 (1970).

Comité scientifique:
Beatrice Barbalato,  Directeur de la revue Mnemosyne, o la costruzione del senso, PUL,     
Université catholique de Louvain.                                                     
Fabio Cismondi, Fusion for energy-European Union. 
Albert Mingelgrün, Université Libre de Bruxelles
Giulia Pelillo, Universität Heidelberg
Edgar Radtke,  Universität Heidelberg.
Organisation :
Irene Meliciani, directeur du management, asbl  de Mediapolis.Europa
Michele Lenoci, Comune di Bovino
SIPARIO, Società cooperativa Bovino


4 octobre 2013 - TOULOUSE - Récits autobiographiques de marginaux allemands au XVIIIe siècle

http://www.ciera.fr/ciera/spip.php?article2150



5-6 octobre 2013 - BELGRADE (Serbie) - Cultures, nations, autofictions


Colloque organisé par la Faculté de Philologie de l’Université de Belgrade, le samedi 5 et dimanche 6 octobre 2013

Aujourd’hui, l’autofiction ne peut plus être considérée comme un phénomène exclusivement français, limité à la pratique de quelques écrivains contemporains.  Malgré son manque de précision conceptuelle – entre roman et autobiographie, fiction et diction, l’autofiction se présente comme un genre hybride dont la définition même n'est pas clairement établie –, le néologisme de Serge Doubrovsky montre une tendance d’expansion au-delà de la littérature française et francophone. Loin d’être le signe d’une décadence globale, cette expansion témoigne d’une nécessité croissante d’étudier l’autofiction dans un cadre proprement comparatiste.
D’habitude, l’avènement d’un nouveau genre dans un champ littéraire agit  sur un mode d’identification rétrospective ou du regroupement de plusieurs textes afin de construire, au sein d’une littérature nationale ou d’une culture entière (car, il faut le rappeler, l’autofiction ne s’épuise pas par l’autofiction littéraire), une nouvelle tradition « autofictionnelle ». Les différentes facettes de ce procès d’inclusion, qui surgissent grâce au caractère de plus en plus transnational de l’autofiction, peuvent également être envisagées comme les résultats d’un dialogue transculturel et transgénérique. C’est pourquoi, à l’occasion du colloque à Belgrade, on propose deux axes de réflexion :

* Les transformations de l’autofiction à travers les différentes cultures, politiques et nations ;

* Le positionnement du genre autofictionnel dans le champ littéraire d’une ou de plusieurs littératures nationales  par rapport aux autres formes d’écriture de soi.

Dans ce contexte, l’exemple de la littérature serbe est particulièrement pertinent si l’on cherche à étudier les modalités d’inclusion de l’autofiction dans une littérature où existent déjà des textes écrits à la première personne – on peut penser aux récits de voyage de Rastko Petrovic, aux « romans autobiographiques » de Milos Crnjanski, ou à l’œuvre entière d’un écrivain postmoderne tel que David Albahari –, qu’on jugeait génériquement instables ou même « inclassables ». Quelles seraient les enjeux théoriques et les conséquences interprétatives de leur considération dans le cadre de l’autofiction ? Quel serait l’effet d’une telle tentative sur les différents genres de l’écriture de soi (autobiographie, roman à la première personne, journal intime, essai, poésie narrative) dans la littérature serbe? Et élargissons cette réflexion à une possible nécessité pour les artistes, les écrivains, de passer par l’autofiction dans ces pays de l’Europe de l’Est qui voulurent prendre leur indépendance. Enfin, quelle forme prendrait-elle, alors : d’une imposition, une appropriation, ou bien d’un dialogue ?

Les propositions de communication, sous la forme d’un titre et d’un argumentaire de 250 mots environ, devront parvenir au Comité d’organisation avant le 1er avril 2013 aux adresses suivantes :

dunjadusanic@gmail.com

isabelle.grell@free.fr

Langues : français, serbe

Comité d’organisation :

Adrijana Marcetic, Professeur d’histoire et de théorie littéraire à la chaire de Littérature générale et théorie littéraire, Faculté de Philologie, Université de Belgrade ;
Isabelle Grell, Enseignante d’allemand et responsable du groupe Genèse et Autofiction à l’ITEM, ENS, CNRS, Paris.
Dunja Dusanic, Enseignante-chercheuse à la chaire de Littérature générale et théorie littéraire, Faculté de Philologie, Université de Belgrade.

Responsables à Belgrade: Adrijana Marčetić et Dunja Dušanić
Contact en France : Isabelle Grell
Adresse : Filološki fakultet, Studentski trg 3, 11000 Beograd, Serbie.


19-20 octobre 2013 - TOULOUSE - Le "Je" au travail


Séminaire organisé à Touloouse par l'Association pour l'Autobiographie, groupe midi-Pyrénées (MPAPA).

Cliquez pour accéder au programme et aux conditions d'inscription.




Beyond the Subject. New Developments in Life Writing - VIENNE (Autriche) - 31 octobre-3 novembre 2013

Call for Papers – IABA Europe 2013

Beyond the Subject. New Developments in Life Writing

31 October – 3 November 2013
Vienna, Austria

 

The conference would like to bridge the gap between historical forms of life writing, which have already undermined or questioned constructions of the cohesive subject, and the newest medial transformations in the genre of life writing. Alongside personal websites, blogs and social networks as new spaces in the autobiographical public sphere, increasingly the internet also offers a space for innovative forms of biographical representation. In so doing, virtual life writing goes beyond medial and narrative boundaries, in that it synthesizes image, sound and video, and develops new narrative possibilities in interaction with readers and users, that allow for pluralistic, fragmentary, non-linear conceptions of the subject beyond that of traditional conventions.

For many years theories of postmodernism and their critical engagement with the concept of the subject have also defined the field of life writing. Biographical and autobiographical writing was analysed from the perspective of deconstruction, post-colonialism and gender studies as a constructed performance, as an act of self-construction and construction by others in the context of various discursive settings. The aim of the conference is not to debate these theorems (that have, in any case, frequently been discussed over past decades) in extenso once more, but instead to focus on auto/biographical practices that consciously undermine the traditional Western concept of the subject and develop alternative models of life writing. At the same time the conference will offer a forum for both theoretical and practical approaches that go beyond postmodernism in their treatment of auto/biographical material.

IABA Europe was founded in October 2009, with the aim of encouraging European scholars to participate in the International Auto/Biography Association (IABA) by organizing biennial conferences, publishing an e-journal, and facilitating contacts via various means of communication. Following two successful conferences in Amsterdam and Tallinn the next IABA Europe biennial conference will be held 31 October-3 November 2013 in Vienna and hosted by the Ludwig Boltzmann Institute for the History and Theory of Biography.

Conference language: English

Deadline for abstracts: 11 January 2013

Notification of acceptance: 11 February 2013

For Registration and abstract submission please visit: http://gtb.lbg.ac.at/de/IABA2013


14-15 novembre 2013 - ROUEN - L'interextualité dans l'oeuvre d'Annie Ernaux


Colloque international, les 14-15 novembre 2013

Comité scientifique : Philippe Lejeune (Paris 13 Nord Villetaneuse), Daniel Mortier (Rouen, CÉRÉdI), Christine Planté (Universités de Lyon - Lyon 2)

Comité d’organisation (CÉRÉdI) : Robert Kahn, Laurence Macé, Françoise Simonet-Tenant

http://ceredi.labos.univ-rouen.fr:80/main/?novembre-2013-l-intertextualite.html

Plusieurs colloques ou journées d’étude généralistes ont déjà été consacrés à l’étude de l’œuvre d’Annie Ernaux, en particulier « Annie Ernaux, une œuvre de l’entre-deux » sous la direction de Fabrice Thumerel à l’université d’Artois en 2002, « Annie Ernaux, se perdre dans l’écriture de soi » sous la direction de Danielle Bajomée et Juliette Dor à l’université de Liège en 2008, « Annie Ernaux, se mettre en gage pour dire le monde » sous la direction de Thomas Hunkeler et Marc-Henry Soulet à l’université de Fribourg en 2012 et « L’œuvre d’Annie Ernaux : le temps et la mémoire » sous la direction de Francine Best, Bruno Blanckeman et Francine Dugast-Portes à Cerisy-La-Salle en juillet 2012.

Nous pensons qu’il reste encore beaucoup à dire sur une œuvre que le discours critique en France n’a prise qu’assez récemment au sérieux. La perspective retenue pour le colloque organisé par le CÉRÉdI et l’Université de Rouen les 14 et 15 novembre 2013 est celle, très précise, de l’intertextualité (française et étrangère) dans l’œuvre d’Annie Ernaux, entendue globalement comme « effets de convergence et de divergence entre une œuvre et l’ensemble de la culture qui la nourrit » (Tiphaine Samoyault, L’Intertextualité, Armand Colin, 2005). Par ailleurs le colloque qui se déroulera en présence d’Annie Ernaux sera une manière de retour à la source puisque l’écrivain a passé son enfance et adolescence à Yvetot et a été étudiante en lettres à l’Université de Rouen où elle a d’ailleurs décidé de consacrer son diplôme d’études supérieures au surréalisme.

La notion d’intertextualité nous a semblé particulièrement pertinente, appliquée à une œuvre accueillie longtemps avec réticence dans les milieux lettrés – en particulier, après la publication de Passion Simple (1992). Des années durant (jusqu’à la toute fin des années 1990) l’œuvre d’Annie Ernaux fut doublement disqualifiée en France en raison de la présence en son sein d’une culture du monde dominé et d’un parti pris autobiographique clairement affirmé à partir du quatrième récit, La Place (1984). D’une part, l’on brocarda volontiers les références interdiscursives affichées (chansons, littérature dite populaire) ; d’autre part, les partisans d’une littérature canonique considérèrent que l’écriture de la vie, telle que la pratique Annie Ernaux dans un esprit de vérité, était une solution de facilité et de pauvreté, abstraite de toute mémoire littéraire.

S’intéresser à la richesse de l’intertextualité dans l’œuvre d’Annie Ernaux permet de tordre définitivement le cou aux préjugés de cette réception académique. Le colloque entend montrer la généalogie complexe d’une œuvre tissée à la fois de textes et discours de la culture antérieure et de sa culture environnante. Nous nous intéresserons à l’intertextualité fondamentale d’une œuvre poreuse au marmonnement du monde et à laquelle s’applique particulièrement bien la réflexion de Marc Angenot : « l’approche “intertextuelle” peut avoir pour effet de briser la clôture de la production littéraire canonique pour inscrire celle-ci dans un vaste réseau de transaction entre modes et statuts discursifs, le discours social. Il y a là une attitude nouvelle quant à la place même qu’occupe le littéraire dans l’activité symbolique. » (« L’intertextualité : enquête sur l’émergence et la diffusion d’un champ notionnel », Revue des sciences humaines, n° 89, 1983).

Nous nous emploierons également à établir combien le travail constant de la mémoire de la lecture et de l’écriture féconde le processus créateur. On se permettra à cet égard de citer Annie Ernaux : « L’empreinte des livres sur mon imaginaire, sur l’acquisition, évidemment du langage écrit, sur mes désirs, mes valeurs, ma sexualité, me paraît immense. J’ai vraiment tout cherché dans la lecture. Et puis, l’écriture a pris le relais, remplissant ma vie, devenant le lieu de la recherche de la réalité que je plaçais autrefois dans les livres. » (L’Écriture comme un couteau, Stock, 2003). Les études génétiques ont d’ailleurs prouvé à quel point l’œuvre ernausienne est nourrie par la mémoire littéraire. C’est indéniablement une œuvre qui prend ses racines dans un terreau d’influences mêlées, admirées ou combattues, où se mêlent les écrivains glorieux (Proust, Flaubert, Woolf, Perec, Beauvoir, Sartre…) et une littérature populaire méprisée par les instances d’évaluation critique et universitaire.

L’œuvre d’Annie Ernaux est importante à bien des titres, mais aussi en ce qu’elle réussit le tour de force de s’affirmer comme une voix singulière et universelle grâce à un jeu intertextuel et, plus largement intersémiotique, intense et maîtrisé. En outre, il ne s’agira pas seulement de montrer en quoi cette œuvre peut dériver d’une culture syncrétique mais de suggérer en quoi comme texte second, elle réactive le sens de certains textes premiers dont elle s’est nourrie et comment elle a pu bousculer l’idée même qu’on se fait d’un texte littéraire.


PROGRAMME :

Jeudi 14 novembre 2013 : Maison de l’Université, salle de conférences

9h : Ouverture du colloque par M. le Président de l’Université, allocution par Mme la Doyenne de la Faculté des Lettres et M. le Directeur du CÉRÉdI

I. Le canon

10h  Lyn Thomas (London Metropolitan University) : « Ennemies de classe ou âmes-sœurs : Virginia Woolf et Annie Ernaux »

10h30 : Maya Lavault (Paris IV) : « Annie Ernaux : l’usage de Proust »

Pause

11h15: Marie-Jeanne Zenetti (Lyon II) : « Intertextualité et redéfinition de l’écriture de soi : Rousseau, Hugo et Annie Ernaux »

11h45 : Linda Rasoamanana (Mayotte) : « Annie Ernaux et Albert Camus  : transfuges et médiateurs »

II. Nouvelles formes romanesques

14h 30 : Merete Stistrup-Jensen (Lyon II) : «L’autobiographie impersonnelle : Georges Sand, Selma Lagerlöff, Gertrud Stein et Annie Ernaux »

15h : Nathalie Froloff (Tours) : « Le choc Vassili Grossman »

Pause

15h30 : Elise Hugueny-Léger ( University of Sussex) : «  La fête chez Annie Ernaux et Pavese : jubilation et solitude partagée »

16h : Thomas Hunkeler (Fribourg) : « Annie Ernaux et le Nouveau Roman : une histoire d’amour ratée ? »

Vendredi 15 novembre : Maison de l’Université, salle de conférences

III
. Intratextualité

9h 30 : Pierre-Louis Fort (Cergy-Pontoise) : « Agendas et journaux intimes »

10h : Danielle Bajomée (Liège) : « Les Années : réminiscence »

Pause

10h 15 : Alain Schaffner (Paris III) : « La passion dans Une passion et Se perdre »

10h45 : Fabrice Thumerel (Arras) : « Écrire entre pour écrire la vie : Les Années »

11h15 : Véronique Montémont (Université de Lorraine) : «  Les Années : une chambre d’échos »

IV. Intermodalité 

14h30 : Michelle Bacholle-Boskovic (Eastern Connecticut State University) : « L’intersémiotique ernalienne : un dialogue au-delà de l’écriture »

15h : Fabien Gris (E.N.S Lyon) : « La cinémathèque d’ Annie Ernaux »

15h 30 : Discussion générale et conclusion

16h15 : Fin du colloque


14-16 novembre 2013 - AMBÉRIEU-EN-BUGEY (Ain) - Ecrire sa vie (5' édition)


Du  14 au 16 novembre 2013, 5e édition de Écrire sa vie" (Espace 1500), entrée gratuite, sauf le cinéma du jeudi soir).
Charles Juliet et l’Atelier du Réverbère


Jeudi 14 novembre / Ciné Festival
•    Soirée 7ème Art, association Toiles Emoi
    Film "Jeunesse" de Justine Malle


Vendredi 15 novembre / Du journal intime à la forme poétique / Espace 1500 /
    Table librairie
    Dans la serre
•    18h30, Présentation des travaux plastiques, galets peints, arbres à mots (Mme Ravin)
•    19h, Restitution classes APAC 3ème collège St-Exupéry Mme Bonjour et Come (20 min) 2 semaines sept-nov, théâtre, fonds APA, journaux d’ado
•    19h30, Présentation officielle, mot de Laurence Métral en présence des représentants des collectivités invités et des présidents des associations partenaires
•    collation
•    20h, Présentation-lecture de « Sans Illustration » de Pauline Picquet par Philippe Lejeune, Evelyne Pansu et Laurence Santantonios, éditons du Mauconduit (sonorisée) (30 min)
•    Pause apéro (15 min)
•    20h45, L’écrit du jour : Journal de Charles Juliet, Création d’une Lecture-spectacle (1h) 2 comédiennes, salle Ullmann, atelier du Réverbère, suite à une résidence artistique au collège Victoire d’Aubier de Bourg-en-Bresse, musique électro-acoustique


Samedi 16 novembre /   19h  / Espace 1500
•    « Bistrot lecture » (1 h), spectacle, dans la serre, 14 lecteurs bénévoles, extraits de « Autobiographie en vers » de Théodore Klein (1913-2009), APA 2905 (Un sexagénaire écrit sa vie en 3180 alexandrins, la situant dans le contexte historique)
Pause
•    20h30, Spectacle (1h) Ce galet dans ma main
    Poésie de Charles Juliet, Atelier du Réverbère, salle Ullmann, 1 comédienne, 1 musicien
    Pot de clôture


Philippe Vilain ou le romantisme sans idéal - MULHOUSE - Appel à contribution pour un volume (31 juillet 2013)



PHILIPPE VILAIN OU LE ROMANTISME SANS IDEAL

Découverte par Philippe Sollers en 1997, recommandée par Michel Houellebecq, saluée par Bernard Frank et François Nourissier, récompensée par les prix François Mauriac de l’Académie Française et Jean Freustié, objet de nombreux travaux universitaires, adaptée au théâtre (La dernière année) et au cinéma (Pas son genre), l’œuvre de Philippe Vilain bénéficie d’une reconnaissance littéraire importante depuis bientôt seize années.

Adhérant pleinement à son époque (par la pratique de l’autofiction, une réflexion sur le genre et le Sujet, ou par l’adaptabilité de ses textes à d’autres catégories artistiques comme le théâtre ou le cinéma), cette œuvre intempestive prend pourtant ses distances avec celle-ci, en assumant un classicisme dont elle restaure l’esthétique et les valeurs, à travers le roman d’analyse et une réflexion philosophique sur l’illusion amoureuse, l’utopie conjugale (L’étreinte, L’été à Dresde, Paris l’après-midi, La femme infidèle, Faux-père) ou la socialité des sentiments (Le Renoncement, Pas son genre). Lucide, soucieuse de mettre en lumière le secret inhérent à toute relation amoureuse, cette œuvre reconstruit une morale moderne de l’amour, devant se lire dans l’intelligence de ses contradictions, à partir de son paradoxe essentiel : un pacs de raison. Au cœur de ce romantisme sans idéal et de cette grammaire morale de la désillusion, l’amour se donne comme l’exercice et le lieu d’un intéressement supérieur, social ou symbolique, et l’amoureux, anti-héros par excellence, incapable de transcendance comme de choisir, coupable d’aimer et de se laisser aimer, se condamne à racheter, par l’écriture, sa mauvaise conscience d’ « honnête homme ».

Par ailleurs, le roman « vilainien » a la particularité de se présenter comme une reprise, par un narrateur récurrent -voix de la mauvaise conscience-, d’une histoire simple mettant en scène un couple guetté par la mésentente, sur lequel plane la menace d’une séparation. De manière systématique, au centre de toutes les configurations, il y a un homme, intellectuel, qui analyse, à la première personne, ses passions de l’âme, les mouvements de sa conscience, les sentiments que lui inspire sa partenaire : la jalousie, la culpabilité de ne pas aimer assez, l’engagement, l’adultère, la paternité, la timidité, l’ennui, la solitude, la différence sociale et culturelle. Ce roman, sorte de fable morale réduite à une fabula minimale, se caractérise par un dénuement structurel propre à faire ressortir le drame qui s’y joue : il ne se passe quasiment rien dans ce roman, peu de rebondissements, de dialogues ou de descriptions d’actions l’animent, sinon l’évolution sourde d’un rapport amoureux vers son renoncement.

La modernité de cette oeuvre, composée de moins de textes littéraires (9) que de textes théoriques (5 essais, un doctorat, une trentaine d’articles universitaires et colloques), est de trouver sa cohérence dans une écriture d’analyse, hybride, synthétisant à la fois les aspirations du romancier et de l’essayiste, qui se double d’une réflexion théorique ou critique approfondissant les thèmes développés dans les romans : la morale de l’amour est ainsi questionnée à travers les textes de Marguerite Duras, Dans le séjour des corps ; l’inconstance trouve un prolongement dans la préface, « Le donjuanisme est un humanisme », du Dom Juan de Molière ; le genre autofictif et la question du Sujet sont l’objet d’une théorisation dans Défense de Narcisse et L’autofiction en théorie – essai dans lequel est avancé un nouveau pacte définitoire : « Fiction homonymique ou anominale qu’un individu fait de sa vie ou d’une partie de celle-ci ». En reliant par une même écriture analytique les essais aux romans, en éclairant le romanesque par le théorique, Philippe Vilain est le seul écrivain de sa génération à construire une œuvre sur ce double registre : une oeuvre néoclassique originale qui s’écrit au mépris de tout générisme et s’envisage comme la recherche permanente d’une méthode réflexive. Tout le paradoxe de Philippe Vilain étant de se représenter comme un classique contemporain.

A la suite du colloque international organisé par l’Université de Paris Est Créteil, Paris3 Sorbonne Nouvelle et l’Université de Haute-Alsace en mars/avril 2013, "Les intermittences du sujet : écritures de soi et discontinu (1913-2013)", qui a exposé l’œuvre de Philippe Vilain, l'Université de Haute-Alsace propose de consacrer un ouvrage à cette œuvre. Les propositions pourront, par exemple, concerner les approches suivantes :

. Etudes thématiques sur la représentation de l’amour, de la femme, du masculin/féminin, de la famille, de la province et de Paris, de l’étranger, le voyage en Italie, l’aventure intérieure.

. Etudes philosophiques : philosophie du sujet, écriture de la raison, passions de l’âme, le romantisme, l’idéalisme et la désillusion, le moralisme.

. Etudes sociologiques : sociologie du couple, socialité et racisme des sentiments, le déclassement en amour, le rapport de l’écrivain à sa génération et à la société.

. Etudes génétiques (à partir des manuscrits de l’auteur) ou comparatistes entre l’œuvre et les narrations théâtrale et cinématographique (à partir du scénario de Pas son genre).

. Etudes théoriques et génériques : le roman d’analyse et le néoclassicisme, l’autofiction, la question du romanesque, la filiation littéraire (Benjamin Constant).

. Commentaires de passages de l’œuvre : les scènes d’exposition.

Calendrier :

- Un résumé d’une quinzaine de lignes maximum devra parvenir avant le 31 juillet 2013   à Arnaud Schmitt (schmitt.arnaud@orange.fr) et Philippe Weigel  (p.weigel@uha.fr)

- Les contributions retenues, qui viendront compléter celles du colloque, seront à envoyer pour le 1er octobre dernier délai ; elles ne dépasseront pas 30 000 signes.

- Publication : printemps 2014

Responsables de la publication : Arnaud Schmitt (Université Bordeaux3) et Philippe Weigel (Université Mulhouse Haute-Alsace).

Responsable : a. schmitt et p. weigel
 
 

22 novembre 2013 - NEUCHÂTEL (Suisse) - L'histoire contemporaine et les écrits personnels en Suisse romande (XIXe-XXe siècles)

Journée publique d’étude organisée par l’Association pour la conservation des Archives dela vie ordinaire (Neuchâtel) à l’occasion du dixième anniversaire de sa création
L'HISTOIRE CONTEMPORAINE ET LES
ÉCRITS PERSONNELS EN SUISSE ROMANDE
(XIX et XXe SIÈCLES)
Vendredi 22 novembre 2013
Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel
(Espace Louis-Agassiz 1, 2000 Neuchâtel, salle R.E.[rez est] 42)

Programme :
http://www.archivesdelavieordinaire.ch/ftp/pdf/programme_avo_22.11.2013.pdf



30 novembre 2013 - PARIS - Matinée du journal (APA)

Organisée
par l'Association pour l'Autobiographie, la "Matinée du journal" aura lieu le samedi 30 novembre à 15h, 17 rue Gassendi, 75014 Paris.

Elle sera consacrée à la Présentation, avec lectures, des Journaux d’Henri-Jacques Dupuy (APA 1206, voir le Garde-mémoire n° 5, n° 58).