Thèses en cours

Cette rubrique présente des thèses (ou mémoires de DEA) en cours, dans les universités francophones, portant sur la littérature personnelle et les récits de vie.
Si vous êtes actuellement en thèse dans ce domaine, et que vous souhaitiez faire connaître votre projet, envoyez-moi par courrier électronique un texte de présentation de 2000 signes maximum (espaces compris), avec des mots-clefs (pas plus de dix), en les faisant précéder des indications suivantes :  nom, adresse (y compris électronique), titre provisoire, université et nom du directeur de thèse, date de début.




ABDERRHAMANE, Driss

L'expérience littéraire de l'image de soi dans la configuration des littératures suisses romandes. Interférences avec les diverses voix de la modernité autobiographique francophone.

Adresse : 9 rue des Innocents, 75 001 Paris
Courriel : verlaine1679@msn.com
Université : Paris Sorbonne - Paris IV, Centre International d'Etudes Francophones
Directrice : Beïda Chikhi
Travail engagé en février 2008
 
Ma recherche porte sur les nouvelles autobiographies suisses romandes qui expérimentent une recherche de l'identité. J'étudie notamment la manière dont ces textes contemporains problématisent une relation entre un sujet émietté - atteint par ce que Roger Francillon qualifie de "mal suisse"- et le monde qui l'entoure. En d'autres termes, ma réflexion s'attache à cette question : comment s'expérimente cette recherche de l'identité - que certains critiques suisses romands considèrent comme dépassée - apparaissant plus nettement désormais hors des sentiers battus de l'idéologie; l'écriture intime suisse romande s'inscrivant plus dans une perspective individuelle que dans un destin collectif ?



AMMAR KHODJA, Soumya  
Inventer sa vie, Parcours et Identités
Les Journaux personnels de Lucile Desmoulins, Flora Tristan, Isabelle Eberhardt et Elsa Triolet.

Adresse : 15 rue de Champagne, Appt.29, 25 000 Besançon, 03.81.51.39.93
Courrier électronique : soumyak@free.fr
Université : Cergy-Pontoise
Directrice : Christiane Chaulet Achour
Travail engagé en 2000/2001

Il s'agit de questionner à travers une forme particulière, le journal personnel, le projet de vie, le parcours, l'identité respectifs de quatre femmes, Lucile Desmoulins, Flora Tristan, Isabelle Eberhardt, Catherine Pozzi, appartenant à des époques différentes mais qui se succèdent. Fin 18ème siècle, 1ère moitié du 19ème siècle, début et 1ère moitié du 20ème siècle.
Le questionnement concernera ce qui relève de l'indivualité (le je, le moi...), lié au collectif. Emiettement, discontinuité et rêve d'unité. Paroles singulières dont le dénominateur commun est la contestation du réel et le désir d'une autre vie.
Lecture des journaux personnels mais aussi des textes qui les soutiennent : notes, préfaces, postfaces. Proximité d'écritures qu'il n'est pas possible d'ignorer.

Mots-clefs : écriture journalière, femmes, degré d'intimité, contestation, marginalité, voyage, quête, histoire, société, découvreur/passeur.



BERTHIAUD, Emmanuelle

Les femmes enceintes : vécu et représentations en France (XVIIIe - XIXe siècle)

Adresse : 16 rue du Simplon 75018 Paris

Courrier électronique : eberthiaud@free.fr
DEA dirigé par Alain Corbin à Paris I, soutenu en 2002

Thèse de 3ème cycle engagée en septembre 2005, dirigée par S. Beauvalet, Université de Picardie (en lien avec le Centre Roland Mousnier, Paris IV)

Mon sujet porte sur le vécu et les représentations des femmes enceintes en France du 18ème à la fin du 19ème siècle, période qui se caractérise par une évolution de la famille, du rapport à l’enfant et entre les sexes. Le sujet s’est arrêté sur la femme enceinte car cet état concernait la grande majorité des femmes de l’époque et la grossesse constituait une expérience particulière, assez peu étudiée par les historiens.

Ce travail cherchera à montrer comment la grossesse était vécue par les femmes de l’époque étudiée, en nous plaçant au plus près de leur ressenti. On cherchera également comment la société et l’entourage de la femme enceinte se représentaient cet état. Les sources de l’intime et la correspondance sont ici essentielles pour atteindre ces objets d’étude, mais d’autres sources seront également mobilisées (littéraires, iconographiques, judiciaires, etc.). En outre, ce sujet invite à analyser les évolutions sur la durée et à comparer les différents milieux sociaux afin de voir s’il y a une ou plusieurs façons de vivre la maternité.

Cette recherche concerne en premier lieu l’histoire des représentations et peut contribuer à une histoire des sensibilités, de l’intime et de l’écriture de soi. Une étude sur la femme enceinte concerne plus précisément l’histoire du corps et de l’identité féminine et de son rapport avec les hommes. Le sujet s’intègre également dans l’histoire de la médecine et des sciences, dans l’histoire des populations et de la famille, ainsi que dans l’histoire de la justice et de l’assistance.

 

Mots clés : Grossesse, maternité, identité féminine, sources de l'intime, autobiographie, correspondance, histoire des représentations, des sensibilités.



BISCHOP, Marie-France
Les écritures de soi à l’école : places, fonctions et enjeux

Adresse : 12 bd Hyppolite Pinaud, 95880 Enghien-les-Bains
Courrier électronique : mf.bischop@wanadoo.fr
Université : Lille-III
Directeur : Yves Reuter
Travail engagé en 2000. Thèse soutenue le 28 octobre 2004.


Les écritures à la première personne, qui sont de plus en plus présentes dans la littérature et dans la société, occupent aussi une place non négligeable à l’Ecole. Mais la  relation qui s’est établie entre les écritures de soi et l’institution scolaire n’est pas toujours clairement définie. Cette relation peut sembler ambiguë, car si la sollicitation scolaire est l’emploi du « je », l’expression véritable du Sujet écrivant est difficilement prise en compte. Cette ambiguïté repose sur le caractère particulier de ce type d’écritures qui, dans le cadre scolaire, sont socialisées, mais qui, par leur définition même, appartiennent au domaine de l’intime. L’analyse des textes officiels devrait permettre de mettre à jour l’ambivalence de la scolarisation des écritures autobiographiques. La question sera alors de savoir dans quelle mesure l’Ecole peut accorder une place véritable à ces écritures, en tenant compte de leurs particularités. Et au-delà, de déterminer si ces écritures ont un rôle à jouer dans le cadre des objectifs fondamentaux. Une autre  question concerne les modèles utilisés pour lire et produire les textes autobiographiques.  Ces modèles permettent-ils la prise en compte d’une écriture, qui sans être uniquement scolaire, ne peut être considérée comme  littéraire ? Permettent-ils d’utiliser certaines des connaissances et  pratiques extrascolaires des élèves?
Une analyse des situations proposées dans  les manuels ou mises en place dans les classes ainsi que l’étude d’ouvrages de littérature de jeunesse devraient permettre d’analyser les fondements explicites ou implicites des modèles scolaires dominants.

L’autobiographie en milieu scolaire - Lecture et écriture des textes autobiographiques à l’école - Epoque contemporaine


BOILEAU, Nicolas
Ecriture de l'énigme de soi : les décalages dans les écritures autobiographiques de Virginia Woolf, Sylvia Plath et Janet Frame

Adresse : Boîte 137 appartement 200, 24 boulevard Solférino, 35000 Rennes
courriel : nicolas.boileau@wanadoo.fr
Directeur de thèse : Sophie Marret
Université: Rennes 2, France
Date de début : novembre 2004

Je me propose d'étudier la particularité de l'écriture autobiographique chez ces trois auteures britannique, américaine et néo-zélandaise, au parcours littéraire similaire (même si la première fut de loin la plus lue) et à l'expérience personnelle étrangement identique (toutes trois ont été tenues pour folles, Plath et Frame ont été (injustement?) internées psychiatriquement. Les critiques s'accordent à mettre en avant les qualités poétiques de ces trois auteures, la force de leur prose étant d'autant plus affirmée qu'elle permet "d'excuser" l'utilisation obsédante de leur vie et de leur intimité. Pourtant, lorsqu'elles s'essaient à l'autobiographie pure, elles manquent leur objet: Frame ne dit plus rien de l'expérience psychiatrique, refuse l'introspection; Plath refuse l'engagement, le fameux pacte ; Woolf forme un projet mais ne le suit pas. Elles jouent à ne rien nous dire, ces femmes, et leur attitude aboutit à un texte savamment distant, impersonnel, comme pour mieux dissimuler ce qu'il faudrait montrer mais qui fait peut-être défaut.

Mots-clés: écritures autobiographiques, monde anglophone, écriture de femme, 20ème siècle, psychanalyse


CALADO, Eliana
Autobiographie, mémoire et histoire : l´identité en Simone de Beauvoir (titre provisoire)

Adresse : Av. Olinda, 385/101 – Tambaú – João Pessoa – PB – 58 039 – 120 – Brésil
Courrier électronique : elianacalado@gmail.com
Université : Universidade de Brasília
Directrice de recherché : Tereza C. Kirschner
Thèse engagée : mars 2007.

Se présentant comme texte littéraire, les autobiographies s´avèrent, en même temps, un espace riche pour la recherche et la compréhension historique. Dans ma thèse, que je mène dans le cadre du doctorat en Histoire, dans le PPGHIS de l´Universidade de Brasília, je propose une analyse, dans une perspective multidisciplinaire, de l´oeuvre autobiographique de Simone de Beauvoir, à partir de son contexte historique de création. Je tâche d´y souligner le processus de création de ses identités personelles, ainsi que sa relation à la mémoire, tout en tenant compte des pratiques intellectuelles du XXe siècle.

Mots-clés : Simone de Beauvoir, identité, autobiographie, histoire, mémoire, pratiques intellectuelles.


CHRISTON, Gérard
Le récit d'enfance dans la littérature antillaise d'expression française. Mythes et réalités, fiction et vérité.

Adresse : Porte d'Enfer
, Route de la clinique , 97160 Le Moule
Courrier électronique: cg971@yahoo.fr ou cg9712@wanadoo.fr

Université : Antilles Guyane

Directeur : Roger TOUMSON

Début de thèse (Littératures française et francophone comparées.) : octobre 2002

 
Notre problématique a pour but de démontrer ce qu'il en est réellement du récit d'enfance dans la littérature antillaise. Notre corpus sera composé des oeuvres de quatre écrivains ayant vécu aux Antilles à des époques différentes (de 1915 à nos jours) :
Joseph Zobel : La rue Cases-Nègres
Jean Zébus : Deux et deux font quatre
Raphaël Confiant : Ravines du devant-jour
Max Jeanne : Jivaros.
Les quatre récits ont pour "base" les Antilles françaises, et pour cadre temporel, la période de 1930 à 1964. Il nous reviendra de déterminer, à travers les différentes peintures de cette société née dans les anciennes colonies, la part du réel, et celle de l'imaginaire. Ressentiment et douleur, fierté et bonheur, dénonciation et révolte teintent ces romans à consonance, ouvertement ou maladroitement, autobiographique. Relatés à l'âge adulte, issus d'une tradition orale, tous ces faits ne semblent pas toujours "purgés" des marques indélébiles de l'erreur, de l'imprécision, de la défaillance physiologique, voire du mensonge. Ces écrivains ont-ils vraiment été respectueux du "pacte autobiographique" ?
 
Mots-clés : Enfance, coloniale, adolescence, mythes, coutumes, souvenirs, authenticité, identité, réel, imaginaire, révolte, souffrances, pacte.



CUOMO, Silvana
L'autobiographie sur Internet, la situation française [titre provisoire]
 
Adresse: 4, Via Aspromonte, 21052, Busto Arsizio (VA), Italie
Courrier électronique : silvaguz@hotmail.com
Université : Libera Università di Lingue e Comunicazione IULM, Milan
Directrice : Paola Carbone
Travail engagé en avril 2003, thèse soutenue le 16 juin 2004

 
Je me propose dans ma recherche de découvrir les parcours qui ont porté l'écriture digitale à évoluer jusqu'à l'écriture autobiographique sur Internet, en suivant deux lignes parallèles:
- l'évolution technologique de l'écriture, de Gutemberg à Internet, surtout dans ses aspects sociologiques (le monde français et l'écriture, la France et la technologie).
- l'écriture du soi, l'écriture autobiographique du cahier à l'ordinateur, et du journal privé au journal public en ligne (différences entre l'écriture pour soi-même et pour les autres, différences dans la lecture du journal)
La réflexion s'attachera aussi à analyser le diariste sur internet (sujets, prédispositions...), le rapport qu'il va instaurer avec ses lecteurs et les caractéristiques de son écriture par rapport à celles du journal privé (identité, intimité, sincerité, narcisisme..).



DESEILLIGNY, Oriane
Les journaux intimes sur Internet

    
Adresse : 5 rue Arhur Groussier, 75010 Paris
odeseilligny@noos.fr
Université de Paris X-Nanterre, UFR des sciences de l'information et de la communication
Directeur  : Jacques Perriault
Travail engagé en octobre 2002, thèse soutenue le 31 mai 2006.
 
Il s'agira d'étudier la pratique de mise en forme de soi sur Internet. Entre recherche introspective et désir de communication, comment définir le texte intime en ligne ? Une réflexion sur la place que le diariste accorde au lecteur  sur son site et dans le journal intime devrait nous aider à cerner la démarche dans laquelle son écriture intime s'inscrit.


DOUCET, Sophie
Entre "bonheur suave" et "grande douleur": le paysage émotionnel de Marie-Louise Globensky (1849-1919), bourgeoise montréalaise, observé à travers ses écrits personnels (titre provisoire)

Courriel: sophiedou@hotmail.com
Étudiante au doctorat à l'Université du Québec à Montréal (UQAM)
Directrices de recherche: Magda Fahrni et Denyse Baillargeon
Études doctorales débutées en 2010. Dépôt de la thèse prévu en 2016.

Mots-clés: émotions, bourgeoisie, journal intime, correspondance, foi

Résumé:
Cette thèse s'inscrit dans le courant historiographique de l'histoire des émotions et a pour objectif  d'analyser le paysage émotionnel d'une femme de la bourgeoisie montréalaise du tournant du XXe siècle (Marie-Louise Globensky, 1849-1919) tel qu'il est représenté dans ses écrits intimes (journal personnel tenu quotidiennement pendant plus de 30 ans et correspondance) et dans ceux de ses proches. Cette thèse a notamment pour but de mettre au jour le « système émotionnel » dans lequel vivait cette femme à travers les différentes « communautés émotionnelles » desquelles elle faisait partie.  Elle nous permettra de jeter un nouvel éclairage sur la bourgeoisie canadienne-française catholique du 19e siècle et du début du XXe siècle.


DUSAILLANT-FERNANDES, Valérie
Inscription du trauma dans les récits d'enfance autobiographiques au féminin en France depuis 1980 

Adresse : Université de Waterloo, Département d'études françaises, 200 University Avenue West, Waterloo, Ontario, N2L 3G1, Canada
Courriel : vdusail@uwaterloo.ca
Université : Université de Toronto, Ontario, Canada
Directrice: Barbara Havercroft
Travail engagé en septembre 2004

Thèse soutenue à Toronto le 24 juin 2010

      Ma recherche porte sur l’inscription du trauma dans les récits d’enfance au féminin en France depuis 1980. Mon hypothèse initiale est que, dans beaucoup d’œuvres contemporaines de femmes, conter son enfance c’est rassembler, organiser, témoigner, par le biais de la mémoire, un trauma vécu dès le plus jeune âge. Ce qui devient dominant dans le récit d’enfance féminin auquel nous nous intéressons, ce n’est plus la suite de grandes étapes formant le fil d’une histoire, mais le récit d’une « tranche de vie d’un enfant », pour reprendre le terme de Denise Escarpit, marqué par des souvenirs douloureux restés longtemps secrets et privés.

      Dans ma thèse, je me propose d’analyser comment le trauma conditionne l’écriture du souvenir d’enfance en me penchant particulièrement sur les plusieurs procédés narratifs et discursifs mis en place pour revisiter l’événement traumatique (rejet ou écart de la norme autobiographique, métatextualité, travail figuratif, stratégies du doute et de la répétition, temporalité, portraits, descriptions, apport poétique et bien d’autres). Mon corpus rassemble des autobiographies, autofictions et romans autobiographiques d’auteures connues et moins connues (Béatrice de Jurquet, Colette Mainguy, Marguerite Duras, Chloé Delaume, Chantal Chawaf et  Marie Nimier). Même s’il est question d’écrivaines d’horizons divers, toutes ont un point en commun : elles content le récit d’une enfance meurtrie par un terrible trauma (inceste, carence affective et maltraitance, perte accidentelle d’un ou des parents). Ma thèse sera composée d’un chapitre théorique et de chapitres analytiques qui rassembleront chacun deux textes portant sur un même trauma.




FAVA, Francesca
L'histoire de famille : recherche de l'identité à travers le récit d'un monde inconnu dans un passé qu'on n'a pas vécu.

Adresse : 6, rue Bernardi, 43100 Parma, Italie
Courrier électronique : frafava@freemail.it
Université : Università degli studi di Macerata
Directrice : Patrizia Oppici
Travail engagé : mars 2004

L'histoire de famille représente les racines de chaque individu, le lien entre le passé et le présent et l'histoire d'une personnalité surtout (et peut-être seulement) quand celui qui commence à écrire est un exilé, c'est-à-dire quelqu'un qui ne vit pas dans son pays, qui ne connaît pas complètement sa terre natale et a perdu vraisemblablement sa famille. Dans ce cas, l'histoire de famille se transforme en une recherche (presque autobiographique) pour découvrir une identité présente et se comprendre à travers le récit d'un passé qu'on ne pourra plus jamais revivre.
Ce travail de thèse fait suite à un premier mémoire soutenu en 2003 sur « C'était comment avant moi ? » : un voyage dans le passé avec « Paulette et Roger », de Daniel Picouly.



GASPARINI, Philippe
Est-il je ? Pragmatique du roman autobiographique et/ou de l'autofiction

Adresse : Leyronnat, 26400 Crest, 04.75.76.79.61
Courrier électronique : gasparini_philippe@hotmail.com
Université : Paris-XII Val de Marne
Directeur : Francis Claudon
Travail engagé à l'automne 1996. La soutenance a eu lieu le 30 novembre 2001. Ce travail de thèse a abouti à un livre, publié en février 2004 aux éditions du Seuil, dans la collection "Poétique" : Est-il je ? Roman autobiographique et autofiction.

Ma recherche porte sur les récits qui prétendent à une double caractérisation générique, roman et autobiographie. Ces textes se distinguent par un double affichage générique de traits propres aux deux genres. Ils semblent inviter le lecteur à suivre un itinéraire sémiotique complexe au terme duquel il pourra évaluer et goûter leur relation ambigüe au réel.
Six classes d'indications règlent ce jeu générique :
- les procédés d'identification onomastique et biographique du héros à l'auteur ;
- les informations données par le paratexte (titre, prière d'insérer, préface, autres oeuvres, apparat critique, commentaires, etc.)
- les messages internes de nature intertextuelle et métadiscursive ;
- les modalités d'énonciation (qui parle ?, à qui ?, de qui ?) ;
- les structures temporelles : r étrospection, journal, problématique de la mémoire... ;
- un pathos destiné à convaincre de la sincérité de l'énonciation : médiocrité, dépression, aveux, plaidoyer, dénonciation, héroïsation.
Cette approche doit beaucoup aux travaux de Gérard Genette, en ce qui concerne l'analyse du récit et du paratexte, et de Philippe Lejeune en ce qui concerne la spécificité du discours autobiographique. Elle vise en définitive à proposer une méthode pour l'étude pragmatique des textes qui se donnent à lire sur cette limite entre fiction et référence.

Mots-clés : roman autobiographique, autofiction, ambiguïté, réception, indices, référentialité, fictionnalisation, identité, procédés, sincérité.



GENON, Arnaud
Dialogues, Altérités et Je(ux) de miroirs dans l'oeuvre d'Hervé Guibert

Adresse : 9 rue des Pigeons, 10000 Troyes.
Courrier électronique : agenon@club-internet.fr
Université : Nottingham Trent, Grande-Bretagne
Directeur : Jean-Pierre Boulé
Travail engagé en 2001/2002, soutenance prévue en juillet 2006 à Nottingham.
 
        Notre thèse se propose d’analyser les questions des dialogues, des altérités et des je(ux) de miroirs dans l’œuvre d’Hervé Guibert. Nous étudions donc dans le premier chapitre les relations entretenues entre les différents textes guibertiens (intratextualité) afin de démontrer que l’ensemble de son œuvre forme un ensemble cohérent où circulent de manière fluide les multiples identités du sujet, des personnages, des thématiques récurrentes. Pour ce faire, nous partons du journal publié à titre posthume en 2001, Le Mausolée des amants, et analysons la manière dont il redistribue son contenu dans l’ensemble de l’œuvre. Mais le corpus guibertien est aussi le lieu d’une circulation de la parole de l’Autre. Ainsi, l’examen des pratiques intertextuelles mené dans le chapitre 2 révèle la présence d’un dialogue constant entre son travail et celui des écrivains admirés. La question de l’altérité ne se résume cependant pas aux différentes relations intertextuelles. En effet, nous envisageons dans le chapitre 3 ce qui est de l’ordre d’une altérité à soi. Le genre autofictionnel est révélateur de ce que nous nommons une fracture autobiographique. Elle est la conséquence de l’apparition du virus du sida qui provoque chez le sujet guibertien une crise identitaire. Cette fracture s’accentue dans les dernières productions guibertiennes. C’est ce que nous analysons dans le chapitre 4. Le sujet guibertien y est envisagé à travers son expérience de la photographie, de son film La Pudeur ou l’Impudeur ainsi que de ses derniers romans considérés comme autant de miroirs déformants. Voulant poursuivre l’écriture d’un moi morcelé, Guibert est amené à passer de l’autre côté des miroirs afin de se recréer, de s’inventer dans un espace littéraire affranchi du pacte autobiographique traditionnel.
            L’ensemble de notre étude révèle la présence dans l’écriture guibertienne d’une esthétique postmoderne à travers le recours aux procédés intertextuels, par l’intermédiaire du mélange des genres et du genre de l’autofiction considéré comme variante postmoderne de l’autobiographie, ainsi que par la fragmentation puis l’éclatement du sujet pris dans une tension entre d’une part la volonté de se dire et d’autre part l’impossibilité d’y parvenir.

 
Mots-clés : autobiographie, autofiction, sujet, identité, intertextualité, postmodernisme.

GHARBIEH, Rana
Les journaux de Jean Cocteau
 

Adresse : 82 boulevard Ornano, 75018 Paris
Courrier électronique :
rana_gharbieh@hotmail.com
Université : Paris IV Sorbonne
Directrice de recherche : Henriette LEVILLAIN
Travail de thèse engagé en octobre 2007
 
 

Corpus

   Le passage du journal posthume au journal anthume au début du XXe siècle révolutionne la conception du genre. La publication remet en question la caractéristique principale du genre qui s’est établie avec le romantisme : l’intimité. Comment réconcilier une écriture intime et un texte en vue de publication ? Parmi le vaste éventail de journaux du XXe siècle, nous avons choisi ceux de Jean Cocteau. Le poète tient huit journaux de 1928 jusqu’à sa mort en 1963 : Opium. Journal de désintoxication, Tour du monde en 80 jours, Journal 1942-1945, La Belle et la Bête. Journal d’un film, La Difficulté d’être, Maalesh. Journal d’une tournée de théâtre, Journal d’un inconnu et Le Passé défini.

Problématique

    Comment Cocteau résout-il le problème d’intimité  au sein de ses journaux qui connaissent une publication anthume ou posthume prévue ? La question de l’intimité dans le journal est intrinsèquement liée à celle de la publication et à celle de la présence du lecteur. Tout le travail diaire de Cocteau consiste à faire revivre son moi intime à l’intérieur de la personne du lecteur. C’est à travers le regard du lecteur, qui s’oppose à celui du critique contemporain au poète, que Cocteau aspire à immortaliser son moi intérieur.

     Quelle conception du journal Cocteau développe-t-il ? Quelles sont les caractéristiques qu’il retient ou met en place ? Les transgressions génériques ainsi que le changement de codes d’un journal à l’autre mettent en place une conception problématique du genre. Comment Cocteau, à travers huit journaux qui se contredisent et qui traversent la totalité de son activité artistique, arrive-t-il à définir son livre idéal ? Comment la conception du journal reflète-t-elle sa conception de la création ?

Mots-clés : Journal intime d’écrivain, genre, pratique, publication, intimité, lecteur, identité




HIMMESOËTE, Marilyn
Juvenilia : Journaux personnels d’adolescents au XIXe siècle

Adresse : 1 rue de l'Eglise, 02650 Mézy-Moulins
Courrier électronique : marilyn.himmesoete@gmail.com
Université : Paris VII-Denis Diderot
Directeur : José-Luis Diaz
Travail engagé en novembre 2002. Soutenance le 12 décembre 2012.

À partir de 1830, le journal personnel s’impose comme technique éducative auprès des demoiselles de l’élite sociale française, au point que sa pratique explose. Dès 1850, tenir un journal devient une mode, voire une norme. L’étude et le répertoire de 186 journaux, rédigés entre 1750 et 1915, montrent pourtant que cette pratique du journal ne se limite pas au sexe féminin, ni à la bonne société, puisqu’elle devient, en 1883, un devoir pour les écoliers parisiens des milieux ouvriers séjournant en colonies de vacances. Quant aux jeunes bourgeois, ils entreprennent le leur de façon spontanée et libre, et en marge de leurs devoirs scolaires, à partir de 1770 environ. Cependant, que le journal soit imposé ou issu d’une initiative personnelle, il répond avant tout à un moule dicté par les institutions scolaires, la société et le genre lui-même. La pratique du journal coïncide en effet avec l’émergence de la place de l’adolescent dans la société bourgeoise du XIXe siècle. Elle apparaît également au moment où se développe un intérêt pédagogique et scientifique pour cette tranche d’âge. Le journal est donc le lieu propice où l’adolescent se prépare à la vie adulte et se conforme à la norme. Malgré tout, dès lors que les jeunes diaristes parviennent à s’approprier le journal, ils élaborent une réflexion sur soi et développent une écriture plus personnelle. De fait, le journal participe de la fabrication d’un être social, mais aussi de l’élaboration d’une identité adolescente. Certains diaristes, après s’être conformés à une pratique, s’en libèrent pour s’inscrire dans une écriture singulière. Le 2e volume propose la transcription complète ou partielle de 13 journaux inédits ou non.

Mots-clés : journal intime, inédit, publié, jeunesse, métadiscours, style diaristique, confrontation, périodisation, typologie



HOLLENDIECK, Nils
Les récits d'enfance et d'adolescence en langue française sur la Deuxième Guerre Mondiale

Adresse : 99 bis Quai Galliéni, 94500 Champigny-sur-Marne, 01.41.77.99.15
Courrier électronique : nilshollendieck@yahoo.fr
Université : Université de la Sarre et Université Paris-X Nanterre
Directeurs : Jeanne Bem (Sarre) et Monique Gosselin (Nanterre)
Travail engagé en 1998. Soutenance prévue en octobre 2002.

De nombreux auteurs, connus ou non, ont publié à la fin de notre siècle leur autobiographie de la Deuxième Guerre Mondiale. Dans ma thèse, j'analyserai les autobiographies de ceux nés entre 1925 et 1942 qui ont vécu la guerre en tant qu'enfant et / ou adolescent. J'ai pu localiser plus de 150 ouvrages pour le moment.
Il me semble important de dégager dans un premier temps les caractéristiques de cet ensemble de textes.
Mon étude thématique portera d'une part sur l'analyse de la mécanique du souvenir et de l'oubli. D'autre
part, j'étudierai comment les auteurs perçoivent la guerre et quelles conséquences celle-ci a eues sur leur
enfance et leur adolescence, particulièrement leur relation avec leur parent. Je transcrirai ensuite l'image de l'"ennemi" ou des "ennemis". Un dernier chapitre sera consacré aux raisons qui ont mené ces auteurs à écrire et à publier leur autobiographie.

Mots-clefs : récits personnels français, Guerre Mondiale (1939-1945), enfance, adolescence.



HUGUENY-LEGER, Elise
Je e(s)t les autres : la dimension politique, sociale et littéraire de la première personne chez Annie Ernaux (titre provisoire)

Adresse : School of Modern Languages and Cultures, Durham University, Elvet Riverside, New Elvet, Durham DH1 3JT, Royaume-Uni.
Courrier électronique: e.s.m.hugueny@durham.ac.uk

Université : Université de Durham, Royaume-Uni
Directrice de thèse : Dr Marie-Claire Barnet
Date de début : Octobre 2004
La soutenance a eu lieu en décembre 2007.

J’effectue un travail de doctorat sur l’utilisation de la première personne chez Annie Ernaux, cherchant à montrer dans quelle mesure, et comment, cette première personne inclut les autres, à la fois dans l’espace textuel et en dehors du texte. Bien que tous écrits à la première personne, les textes de Ernaux sont indéniablement empreints d’une portée socio-politique qui fait appel aux autres. Je cherche à évaluer la compatibilité entre ces deux aspects en apparence antithétiques.
Dans le cadre de ce projet de recherche, je m’intéresse à tout ce qui touche à l'utilisation de la première personne, à la représentation du « je » et des « autres » dans le texte, aux objectifs de l'auteure. Afin d’explorer la frontière très perméable entre le « je » et les « autres », je travaille en particulier sur :
- les figures du « je » chez Ernaux, qui ne sont pas seulement doubles, mais multiples
- la manière dont Ernaux, dans un réseau inter- et intratexuel complexe, introduit des figures d’altérité
- la manière dont le lecteur se retrouve directement impliqué dans le texte
- le dialogue entre le « je » du texte et la critique journalistique et académique
J'étudie aussi la réception des textes de Ernaux par les lecteurs, journalistes et critiques, et je cherche à collecter des opinions, des réactions à propos de ses textes.
Les personnes qui sont intéressées par mon projet peuvent me contacter par e-mail pour que je leur transmette un petit questionnaire sur Annie Ernaux me permettant de connaître leur opinion sur la question du «je » et des « autres » et de voir s’ils se retrouvent dans le « je » employé par Ernaux.

Mots-clés : Annie Ernaux, textes autobiographiques, réception, première personne, autre, société, intérieur/extérieur, témoignage, engagement




JEANNELLE,  Jean-Louis
Le genre des Mémoires après la Seconde Guerre Mondiale : le renouveau d’un genre historique

Adresse : jeannell@clipper.ens.fr
Université : Université Paris IV-Sorbonne
Directeur : M. Antoine Compagnon
Date de début de thèse : septembre 1999.
La soutenance a eu lieu le 13 décembre 2003. Ce travail de thèse a abouti à la publication d'un premier livre
, Malraux, mémoire, métamorphose, Gallimard, 2006.

La définition que donne le Furetière du genre des Mémoires  : livres « écrits par ceux qui ont eu part aux affaires ou qui en ont été témoins oculaires, ou qui contiennent leur vie ou leurs principales actions » nous servira dans un premier temps de référence. Ce travail visera à mettre en évidence la spécificité du genre des mémoires qui, à notre époque, semble avoir été rendu caduc par le très large développement autonome de ses deux composantes majeures, l’autobiographie et l’histoire.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’éclipse qui semble toucher ce genre, les Mémoires sont l’objet d’une triple évolution : un retour, un renouvellement et un renouveau. En effet, nous verrons que même si elle a quelque peu diminué au cours de la première moitié du siècle, la production contemporaine de mémoires a, à l’inverse, considérablement augmenté à partir des années 70. Ce retour s’est accompagné d’un très important renouvellement des formes et des thèmes du genre, sous l’influence notamment des récits personnels et des sciences sociales. Les deux éléments qui viennent d’être évoqués constituent selon nous un faisceau de circonstances favorables au troisième et dernier élément, qui sera le point central de notre recherche : le genre des mémoires a été, en tant que récit historique, l’objet d’un véritable renouveau. Conjointement aux diverses formes de démocratisation dont il a été l’objet, les mémoires ont, en effet, bénéficié, après la seconde guerre mondiale, des conditions favorables à la renaissance d’une véritable écriture de l’histoire. Ce récit historique écrit à la première personne est venu occuper une place laissée vacante, dans un siècle qui, paradoxalement, apparaît comme l’un des plus riches en bouleversements historiques, mais qui semblait jusqu’alors ne connaître comme genre littéraire historique que la transposition romanesque seule.

Mots clés : mémoires, mémoire, autobiographie, témoignage, histoire et littérature, littérature non-fictionnelle, général de Gaulle, Simone de Beauvoir, André Malraux, Victor Serge.



KADA BENABDALLAH, Fatiha
Le Temps dans Le Temps immobile de Claude Mauriac

Adresse : 4, rue de l'Ile, 78290 Croissy sur Seine, 01.30.15.09.81
Courrier électronique : fatiha.kadabenabdall@free.fr
Université : Cergy-Pontoise
Directeur : Bernard Mouralis
Travail engagé en janvier 1999. 

Mon travail de recherche vise à comprendre le montage réalisé par Claude Mauriac, à partir de son journal intime, montage selon lequel il a organisé Le Temps immobile, et notamment, les trois premiers tomes : Le Temps immobile, Les Espaces imaginaires , Et comme l’espérance est violente.
Cette étude est fondée sur l’analyse du traitement du temps, sur la recherche du sens de l’articulation des différents aspects de l’histoire.

Mots clés : journal intime, autobiographie, montage, engagement, guerre, histoire, temps.



KERBOUBI, Leila
Écriture et réécriture de l'histoire dans les récits de vie féminins des années 1990/2000 en Algérie.

Département de Français, Université de Médéa, Algérie.
Courrier électronique: maissaleila@hotmail.com
Directrices de recherches: Gheballou Yamilé Haraoui, Alger2 , Françoise Simonet-Tenant, Paris13.
Recherche engagée:  2010

La thèse consacrée aux récits de vie féminins des années 1990/2000 en Algérie, est une  contribution à la recherche sur la pratique autobiographique  au Maghreb en général et en Algérie particulièrement. La recherche étant  portée, la plupart du temps,  sur des textes  de la première et la deuxième génération   et souvent d’auteurs hommes, il s’agira de savoir cette fois-ci, si l’écriture obéit aux lois du sexe comme elle obéit aux lois du genre. D’autre part, déterminer si les canons du genre, principalement occidental à en croire certains, et  tels que préconisés par Ph. Lejeune,  sont  exportables et applicables à des textes d’autres aires culturelles et géographiques.


Mots-clés : Autobiographie, autofiction , fiction, histoire, mémoire, identité

[Rappel : Mémoire de magister soutenu juin 2010: "La fusion du factuel et du fictionnel dans Entendez vous dans les montagnes de Maissa Bey"

Notre principale   préoccupation dans cette recherche était d'élucider les rapports des deux dimensions: référentielle et fictionnelle enchevêtrées dans le récit autobiographique de Maïssa BEY. Notre étude est partie d'une analyse générique au bout de laquelle, nous nous sommes assurée que le récit remplissait bien les termes du pacte autobiographique tel que défini par le concepteur du genre Ph. Lejeune.  L'analyse de la situation narrative assez complexe de ce récit et les différents paramètres  de son énonciation a révélé un large programme de fictionnalisation  dont il restait à évaluer  les répercussions sur le statut du texte. Nous avons donc suivi Ph. Lejeune dans sa conception de "fiction fictive", mais l'analyse de la stratégie énonciative de Maïssa BEY  a révélé que le texte ne peut  se lire dans la perspective qu'il viole c'est-à-dire comme une autobiographie mais se donne à lire comme une "autofiction".  Négliger la part fictionnelle pour réduire le texte à son discours référentiel serait passer à côté du sens même de ce discours.

 Mots-clés : Autobiographie, fiction, autofiction, fiction fictive, histoire, discours factuel, discours fictionnel.]


KEREBEL, Anne
Le journal à l'âge du world wide web

Courrier électronique : akerebel@hotmail.com
Université : cotutelle entre l’EPHE (Paris) et le collège doctoral de l’Université de Mannheim (Allemagne)
Direction :
Jacques Le Rider (EPHE) et Christa Karpenstein-Essbach (Université de Mannheim)
Travail commencé en octobre 2005

     L’aube du XXIe siècle est synonyme de publication généralisée de l’intime. Ainsi, les diaristes en ligne, qui publient leur journal intime sur Internet, n’hésitent pas à s’épancher, se dévoiler devant le monde entier, ordinateur, écran et clavier ayant toutefois remplacé les traditionnels papier et plume. L’engouement pour les journaux en ligne est tel que l’on peut tout à fait parler de phénomène de société. Pourtant, ce foisonnement des journaux intimes sur le net paraît a priori paradoxal tant le web semble former un espace peu propice à l’épanouissement du journal intime: « l’instantané à la place du différé », « la communication à la place de la retenue » (Lejeune, 2000: p. 39), l’exhibition à la place de l’intimité. Manifestement, ce nouveau support de l’écriture intime rend nécessaire une redéfinition du genre du « journal ».

     Ce travail, ancré dans une perspective comparative entre journaux intimes en ligne de langue française et allemande, vise à cerner au plus près ce phénomène inédit d’une publication intime « in time ». Pour ce faire, une comparaison entre journaux intimes classiques et journaux en ligne, interrogeant les continuités et les points de rupture, s’avère absolument incontournable. Par ailleurs, le journal en ligne, constitue un objet d’étude privilégié à un autre titre : à la charnière de l’intime et du public, il est à même de saisir les variations, les fluctuations, l’ambiguïté d’une frontière qui au cours de l’histoire n’a cessé de se déplacer. Les notions d’intimité exposée, voire « surexposée », d’extime, d’« entre-deux », représentent autant de lignes de force pour appréhender cette forme moderne de l’intime.  

Mots-clés : journal intime, Internet, blogs, intime et intimité, publication, extime et extimité, destination, «entre-deux».



KOMESU, Fabiana

Entre le public et le privé : le je énonciatif des auteurs de journaux sur Internet

Adresse : Av. Santa Barbara, 1887 Vila Rosalia CEP 13480-624 Mimeira - SP - Brésil
Courrier électronique : fabianakomesu@yahoo.com.br
Université : Universidade Estadual de Campinas - UNICAMP (Campinas, Sao Paulo, Brésil, Instituto de Estudos da Linguagem, et Université Paris-XII-Créteil
Directeurs : Maria Bernadete Marques Abaurre (Brésil) et Dominique Maingueneau (France).
Travail engagé en mars 2001.
Adresse actuelle en France : Maison du Japon, 7C Bd Jourdan, ch. 22, 75014 Paris, 01 44 16 11 72

Je travaille en linguistique du discours sur les weblogs ou blogs , textes que les internautes écrivent eux-mêmes sur Internet. En raison de certaines de leurs caractéristiques  (comme la narration chronologique), les blogs sont considérés comme des journaux intimes. Je travaille sur les textes que les internautes brésiliens rédigent en portugais. Je fais des recherches sur les genres de discours, et aussi sur ce que représente la notion d'"auteur" pour une activité réalisée par des gens ordinaires qui ne font pas partie du domaine légitimé de la "littérature". Je pose aussi la question du lecteur, l'Autre, celui à qui on s'adresse, dont le rôle est fondamental. Je m'intéresse aux facteurs humains de ces nouvelles productions dont les auteurs n'ont aucune ambition littéraire. Les Blogs, à l'intersection du texte, du son et de l'image, ouvrent un champ de recherche nouveau à la linguistique du discours.



KRASZEWSKA, Agata
La figure et l'espace maternels dans l'autobiographie des femmes-écrivains françaises et belges du XXe siècle.

Adresse : ul. Gucwy 5AB/4, 33-101 Tarnów, Pologne
Courrier électronique : agkr@vp.pl
Directeur de thèse : Regina Bochenek-Franczakowa
Université : Université Pédagogique de Cracovie.
Début de thèse : octobre 2002.

Corpus de textes analysés: les écrits autobiographiques de S. de Beauvoir, A. Duperey, A. Ernaux, N. Sarraute, M. Yourcenar, S. Lilar, J. Harpman.

 La recherche autour de la figure et l'espace maternels est motivée par l'importance capitale de la mère dans la vie et l'autobiographie des femmes. Outre la problématique de l'autobiographie au féminin, mon analyse touchera à la question du récit d'enfance et de l'écriture du deuil, deux temps particulièrement marqués par la figure maternelle.
Je vais étudier la présentation des mères premièrement par le biais de la poétique, depuis les figures fortement schématisées jusqu'aux complexes, pluridimensionnelles. Deuxièmement, par le biais de la psychologie jungienne et l'archétypologie de Gilbert Durand, je tenterai de dégager la portée archétypale des figures maternelles, entre le pôle de l'amour et le pôle de la destruction, inhérents à l'archétype de la mère. Troisièmement, par le biais de la psychanalyse littéraire, j'approcherai la figure maternelle en tant que matrice, reconnue ou rejetée par la fille.
L'analyse de l'espace sera centrée sur le motif de la maisond'enfance, espace par excellence maternel. Celui-ci m'intéressera d'abord en tant qu'espace investi ou non de valeurs psychologiques et imaginaires d'intimité, dans l'esprit des études bachelardiennes ainsi que durandiennes. Ensuite, en me fondant sur la structuration de l'espace d'enfance proposée par Małgorzata Czermińska, je confronterai l'importance du motif de la maison avec les autres composantes de cet espace. Enfin, j'analyserai l'impact de l'image de la mère sur la présentation de la maison, celle-ci constituant dans bien des cas le reflet de la relation mère-fille.

 Mots-clés: l'autobiographie au féminin, récit d'enfance, écriture du deuil, mère, maison d'enfance.




LEGRAND, Line
Écriture autobiographique de personnes handicapées physiques et sensorielles : enjeux et impacts

Adresse : 36 rue de Picpus, les Peupliers appart 2, 75012 Paris, tél. : 01 43 40 12 52, mobile 06 64 36 93 58.
Courrier électronique : line.legrand@wanadoo.fr
Université : Paris-4 Sorbonne, Centre de recherche sur les correspondances, mémoires et journaux intimes.
Thèse de doctorat d'Université sous la direction d'André Guyaux, soutenue le 26 juin 2003

La thèse établit un catalogue des autobiographies de personnes handicapées physiques et sensorielles écrites par des auteurs français au 20e siècle. Ces ouvrages sont analysés en tant que vecteurs d’informations pour connaître le quotidien de personnes handicapées, tenter d’appréhender leur vécu, d’évaluer leur ressenti face à ce vécu et à leur situation actuelle. Toutes ces données permettent de proposer une grille d’appréciation de la qualité de vie pour la personne handicapée, ou du moins des critères qui, pour elle, sont indispensables à un certain bien-être, de l’adapter selon le handicap, selon le lieu d’existence institutionnel ou personnel, selon la densité de l’entourage familial, professionnel.... Il s’agit aussi de connaître l’impact de ces textes sur les lecteurs valides et handicapés ; de s’interroger sur le rôle de l’écriture comme moyen « thérapeutique » de faire face à une situation de déficience. Il est important de généraliser le discours en posant les questions suivantes : un individu valide peut-il se reconnaître dans une autobiographie de personne handicapée ? A quoi peut lui servir cette expérience de lecture ?


LEMALE, Sébastien
Enjeux psychiques de l'auto-mise en scène : Christian Boltanski, Annette Messager, David B.

Adresse : 11 rue du Poirier rond, 45000 Orléans
Téléphone : 02 38 77 04 02
Courrier électronique :
bethuel.lemale@free.fr
Université : Paris-III Sorbonne Nouvelle

Direction : Murielle Gagnebin
Début : septembre 2001
Soutenance :  le 23 juin 2007
 

En art, l’autobiographie et l’auto-mise en scène prolifèrent après le Body-art, développant des fantasmes « d’auto-engendrement » et un travail d’esquive de deuil, pour J.-F. Chiantaretto.
Christian Boltanski prétend rejouer les évènements de son enfance, sa « petite mémoire », pourtant son œuvre manie mensonge, jeu et mélange mais évite la perversion. Malgré l’accumulation, le vide n’est jamais loin. L’auteur se remplit pour combler une béance psychique. Un système pré-introjectif, proche d’une construction en faux-self, caractérisée par des indifférenciations non sadiques et l’identification adhésive.
Annette Messager s’est mise en scène de manière stéréotypée, le Je étant peu incarné. Depuis, elle parle perpétuellement d’elle dans ses entretiens, mais le mensonge plane. Son œuvre développe violence et sadisme sur des artefacts. Le spectateur peut se sentir manipulé, mais on peut avancer qu’il ne s’agirait que d’une perversion de transition.
David B. est un dessinateur de bandes dessinées autobiographiques, décrivant l’épilepsie de son frère et ses désastreuses conséquences sur l’équilibre psychique familial. Par son style, cette épilepsie peut être considérée comme résultant d’une pathologie collective, où il jouerait le rôle de « figurant prédestiné » (P. Racamier). Le travail de David B. est plus cathartique qu’auto-analytique.
L’analyse montre bien un commun fantasme d’auto-engendrement propre à l’autobiographie, mais aussi une évolution, peut-être grâce à l’art, vers plus d’authenticité.
 
 
 Mots clés : autobiographie, art contemporain, auto-mise en scène, psychanalyse, bande dessinée, figurant prédestiné, perversion, autisme



LOMBERGER, Anaïs
Journaux d'une famille sous l'Occupation : première approche pour une réflexion sur les écrits personnels en temps de guerre
(1939-1945).

Adresse: 12 FBG ROCH 70100 Arc les Gray, 0384655428
courrier électronique : anais.lom@voila.fr
Université : Besançon
Directeur : François Marcot
Mémoire de DEA 2002-2003

Il s'agit, à travers l'étude de journaux personnels écrits en France pendant la Seconde Guerre mondiale, de mettre à jour les représentations dominantes de l'époque, de comprendre comment la guerre était vécue, apprehendée et représentée par ses contemporains (perspective comparatiste). Je souhaite également m'interroger sur la particularité possible des journaux de guerre. Le DEA, à travers l'étude de quatre journaux personnels, doit me permettre de définir le journal personnel pour un historien, de poser les problèmes inhérents à ce type d'écriture, de mettre en avant sa richesse, de définir des méthodes de traitement et de proposer des pistes de recherche en vue d'un travail plus vaste. A ce sujet, je constitue un corpus de journaux personnels écrits durant la seconde guerre mondiale (pour tout ou partie) et je me permets donc de solliciter les personnes qui peuvent me soumettre des titres de journaux personnels peu connus, voire me permettre de trouver des journaux inédits. Votre aide pourrait m'être précieuse dans la mesure où je souhaite étudier un maximun de journaux (journaux intimes, de guerre, de Libération, d'occupation, de captivité...), venant de toute la France, touchant toutes les catégories sociales.

mots clés : journaux personnels, France, guerre, 1939-1945, histoire, représentations, mentalités, culture, société.



MAKATOU, Krystallia
Journaux d’enfants et d'adolescents en Grèce

Courrier électronique: krystallia.makatou@gmail.com
Université d’Egée, Grèce
Directrice: Alexandra Zervou
Travail soutenu
en 2006, mémoire de DEA

Ce travail essaie d’étudier l’histoire des journaux d’enfants et d’adolescents en Grèce.
Dans la première partie
sont étudiés les caractéristiques du journal personnel, le pacte autobiographique et la place du journal dans les littératures européennes. Ensuite, la place du journal personnel dans la culture neohellénique est étudiée, c’est-à-dire dès la formation de l’écriture autobiographique dans l’Antiquité jusqu’à aujourd'hui. Il s’agit d’un essai pour établir un “catalogue” préliminaire des journaux personnels trouvés et consultés depuis le 17ème siècle jusqu’à aujourd'hui dans les bibliothèques publiques en Grèce.
Dans la deuxième partie, ce travail examine l’histoire des journaux d’enfants et d’adolescents publiés. On y trouve également les résultats d’une enquête par questionnaire
sur la pratique du journal par des élèves de lycée et de collège.
Finalement, trois journaux inédits d’adolescentes contemporaines sont présentés.
Ce mémoire est
conservé à la bibliothèque universitaire de l’île de Rhodes.

 Mots-clés : journal personnel, Grèce, autobiographie, mémoires.





MANOLIU, Elena
En marge/au cœur du journal intime : Ionesco et Cioran
 

Adresse : str. Bicaz, nr. 136, sc. A, ap. 9, 60343, Roumanie
manoliu_elena@yahoo.com
Université « Al. I. Cuza » de Iaşi et Université de Pau et des Pays de l’Adour (cotutelle)
Directeurs de thèse : Alexandru Călinescu et Michel Braud
Travail engagé en octobre 2007
 
 

J’envisage d’étudier les deux auteurs en tant que diaristes, à partir du corpus suivant : Journal en miettes, Présent passé, passé présent, La Quête intermittente de Ionesco et les Cahiers (1957-1972) de Cioran.

Mon hypothèse est que ces textes se trouvent à la frontière entre le journal intime et autre chose (autobiographie, journal de création, etc.), un autre chose qui est à préciser et à analyser. J’étudierai donc la manière dont ces textes se situent par rapport à la poétique du journal personnel, en analysant les « conformismes » et les transgressions. Après une étude théorique de la catégorie de l’intime, je m’intéresserai aux thèmes de l’intime, pour voir ensuite, par une analyse stylistique à base énonciative, s’il y a/quelle est la différence entre, pour ainsi dire, le contenu et l’expression de l’intime. Mon but est de voir de quelle façon sont exprimés les thèmes de l’intime, et inversement, si les choses qui d’habitude n’entrent pas nécessairement dans cette sphère sont exprimées d’une façon « intime » (ces textes, se situent-ils au cœur ou plutôt en marge de l’intime ?). Après avoir analysé le mélange transgressif de genres, je me propose de déceler ce qui a poussé ces auteurs à « détourner » le genre diaristique, leur projet d’écriture (méthode biographique, histoire littéraire, métatexte, analyse du destinataire textuel). Enfin, une « radiographie » des textes inspirée par la critique génétique, me permettra d’éclaircir la disposition des fragments hétérogènes qui composent ces journaux et la manière dont l’intime s’infiltre dans cette structure. 

Mots-clés : poétique du journal, intime, transgression du genre



MICHINEAU, Stéphanie
L’autofiction dans l’œuvre de Colette

Adresse : 64 rue Pierre Brossolette,  85000 La Roche-sur-Yon, 06 73 42 20 06
Courrier électronique : michineau_stephanie@yahoo.fr
Université : Le Mans
Directrice : Michèle Raclot
Travail engagé en 2000/2001, soutenu le 22 juin 2007
La thèse est consultable sur le site suivant :
http://cyberdoc.univ-lemans.fr/theses/2007/2007LEMA3001.pdf
voir aussi :
http://stephanie_michineau.publibook.com

Je me propose dans ma thèse d’étudier de quelle manière la notion d’ « autofiction » est représentée dans l’œuvre de Colette. Ce qui me permettra de pousser plus avant ma réflexion sur ce concept émergent d’autofiction qui est loin de faire l’unanimité chez les universitaires.
Je suis partie d’un constat : l’œuvre de Colette semble avoir toujours entretenue des rapports ambigus avec la réalité. Alors que l’écrivain s’est largement inspiré de sa vie réelle dans ses fictions, l’année 1922  avec la parution de La Maison de Claudine fait émerger un   certain nombre de textes extrêmement novateurs pour l’époque, textes « indécidables » selon l’expression de Jacques Lecarme, aux confins de l’autobiographie et de la fiction que Serge Doubrovsky désignera bien des années plus tard en 1977 par le néologisme « autofiction ». André Billy remarquait d’ailleurs à la sortie de La Naissance du Jour en 1928 : « Colette bute sur quelque chose d’extrêmement nouveau et hardi […] c’est que l’héroïne du roman n’est autre que l’auteur ».
Alors que le livre s’ouvre sur une méditation de l’auteur au fil du temps qui passe, le 4ème chapitre surprend le lecteur quand il met soudainement en scène deux personnages de pure fiction. Le sujet du roman semble débuter ici : Hélène est amoureuse de Vial qui est épris de … Colette. Dans ces conditions, de quelle Colette s’agit-il ? Elle-même entretient l’ambiguïté lorsqu’elle écrit à André Billy :
« Vous avez flairé que dans ce roman, le roman n’existait pas ».
Pourtant, à côté de cela, elle s’est toujours refusée à contracter un pacte autobiographique selon la définition de Philippe Lejeune. Même dans Sido qui semble à bien des égards le livre le plus autobiographique  de son œuvre, le pacte est implicite, « par le relais que les parents constituent au niveau de l’identité », constate Gérard Pélissier.
Ce qui m’a amenée à me demander si cette préférence pour le roman (libérant l’inconscient et par là-même les richesses de notre moi profond)  ne s’expliquerait pas par sa quête et son besoin d’affirmer son identité à une époque où la condition de la femme est mal assurée. L’autofiction lui permettrait donc de se « construire » voire même de se « reconstruire » selon Michel Castillo (en participant à l’élaboration de sa légende) sans que l’on puisse l’accuser de mensonge !

Mots-clés : autofiction, autobiographie, pacte, roman, fiction, mensonge, ambiguïté, indécidable, identité, femmes.


MUELAS HURTADO, Martha Isabel
Le paradoxe de l'identité personnelle dans les ouvrages L'Africain, Révolutions et Ritournelle de la faim de J.M.G. Le Clézio

Adresse: Carrera 29 No 5A-110 Apto : 203 Cali-Colombie
Mail: marisamu23@yahoo.es
Université de Paris 8 : Vincennes -Saint-Denis
Directrice : Françoise Simasotchi Bronès
Date de début février 2013 - soutenu juin 2014. (Master 2 lettres : Spécialité : Littérature francaise et francophone)

La lecture des trois ouvrages le cléziens tels que Révolutions, l’Africain et Ritournelle de la faim suscite des questions qui sont en rapport avec la construction de l’identité personnelle chez Le Clézio qui relève d’un entre-plusieurs qui évoque l’interculturel, l’interlinguistique, etc. Dans cette quête de l’identité personnelle chez Le Clézio il y a un facteur primordial qui joue un rôle essentiel dans son écriture du Moi, ce facteur est sans doute la relation familiale. La quête œdipienne est très présente dans les trois ouvrages que nous essayerons d’analyser dans cette étude, celle-ci suscite les questions spontanées suivantes : comment s'inscrivent les figures parentales dans ces trois ouvrages de Le Clézio ? Quels sont les procédés d'écriture de l'auteur dans la création littéraire de ces trois ouvrages ? Dans quelle mesure le récit de filiation accomplit-il sa quête identitaire ?

Mots-clés : identité, altérité, mémoire, histoire, vie.


PAGE-JONES, Kimberley  
Énergie et mélancolie : les entrelacs de l’écriture dans les Carnets de Coleridge

Adresse : 6, impasse Roch Gwen, 29460 DAOULAS  
Courrier électronique : pagejonesk@yahoo.com 
Université : Paris 3 -Sorbonne Nouvelle. 
Directeur : Marc Porée  
Inscription
en thèse : octobre 2005. 
 

Durant toute sa vie, Samuel Taylor Coleridge, poète et philosophe, a consigné ses pensées et ses sentiments, ses idées naissantes dans des "Notebooks". Ces carnets sont en un sens la transcription fidèle de l’évolution de sa pensée, dans toute sa confusion et sa complexité. Ces fragments poétiques, ces bribes de pensées, regroupés dans cinq volumes, offrent une spontanéité d’écriture et une sincérité que l’on ne retrouve peut-être pas ailleurs dans son oeuvre. Dans les carnets s’opère un repli introspectif du regard qui creuse la distanciation du réel et révèle un monde insondable, surnaturel. De nombreux fragments des carnets témoignent de l’étrangeté d’une « pensée hallucinée » qui s’empare de la conscience du sujet et le livre à la puissance d’un univers pulsionnel qu’il ne maîtrise pas.

Je souhaiterais envisager l’étude des fragments des carnets de Coleridge  -  écriture intime au plus près des mouvements de sa pensée – sous un angle qui prend en compte la dimension transgressive de la pensée et de l’écriture, les situations de seuil, en posant l’hypothèse de l’existence d’une instance de l’imagination et d’un langage qui modifient les rapports entre le désir et le monde, fissurent le réel et impliquent le surgissement de l’étrange au cœur de l’écriture intime. Il serait alors possible de proposer une lecture des carnets qui s’attache aux rouages de la pensée coleridgienne tournée à la fois vers le nocturne et le solaire, qui s’attache à ce rythme brisé, à ces affects qui bloquent une écriture de l’élaboration tendant vers l’œuvre ultime, totalisante.  

Mots clés : Écriture intime, poétique du fragment, rythme, pulsation, mélancolie, fancy, acédie, rêves, cauchemars, hallucination.




REZGUI, Abdelhakim

Journaux intimes des années noires. Essai d'étude comparée

Adresse : 7 rue Mathieu, 93400 Saint-Ouen
Courrier électronique : rezgui.akim@caramail.com
Université : cycle supérieur d’histoire du XXe siècle, Sciences Po Paris.
Mémoire de DEA, thèse en cours, soutenu en novembre 2003
Directeurs : Alain-Gérard Slama et Jean-Pierre Azéma


Depuis plus d’une dizaine d’années, les éditions du Seuil encouragent un intellectuel français à publier son journal de l’année écoulée. Les auteurs de ces journaux « de la fin du siècle  » sont romanciers comme Philippe Sollers, journalistes comme Françoise Giroud, philosophes comme Edgar Morin, mais aussi historiens. Le premier à s’être livré à l’exercice n’est autre que Michel Winock avec Les Frontières vives qui ont paru en 1991 et dont l’auteur encourage depuis cette entreprise. Jacques Julliard, en 1995, s’y est essayé à son tour avec L’Année des dupes et, en 2003, c’est Alain-Gérard Slama qui a publié ses Chroniques des peurs ordinaires. Comme nous l’a indiqué ce dernier, il s’agirait entre autres, à travers ces « journaux personnels »  de l’année, de « faire des sources » utilisables aussi bien par les historiens de l’avenir que par ceux qui s’intéressent au temps présent. Cette série initiée, enrichie, encouragée par des historiens du contemporain, tranche sur un certain manque d’intérêt dont les spécialistes ont pu faire preuve à l’égard du journal intime, à l’exception de quelques travaux récents…
Cette relative négligence de l’histoire politique surprend particulièrement pour la période des années sombres car l’on sait que la pratique du diarisme s’y est largement développée , et pas seulement chez les intellectuels. « Le journal naît aisément d’une situation carcérale », souligne Béatrice Didier et c’est bien la métaphore de la prison que file  Jean Guéhenno  pour évoquer la situation des Français occupés, cette prison dans laquelle se trouve Léon Werth, contraint parce qu’il est juif à rester cacher dans son pied-à-terre jurassien. L’inventaire des journaux publiés tenus, pour tout ou partie, pendant cette période donne une idée de la masse documentaire utilisable et  qui pourrait constituer le corpus idéal dont ce travail entend préparer méthodologiquement le traitement.
On tente ici, à partir des journaux laissés par Simone de Beauvoir, Jean Cocteau, Pierre Drieu la Rochelle, Jean Guéhenno et  Léon Werth , sans s’interdire bien entendu d’aller voir ailleurs, de pénétrer dans l’univers mental des Français occupés. A travers ces six exemples, on voudrait montrer comment la lecture des journaux intimes peut fonder un savoir sur  les représentations mentales et l’opinion dans la France de Vichy.

Mots-clés : histoire des mentalités, représentations sociales, opinion française, Vichy,  autobiographie et histoire, intellectuels….



ROCHE, Stéphane
Charles Juliet : Écriture de l'intime et Journal de l'écriture. Pour une esthétique du journal

Adresse : Les Poiriers, 86400 Saint-Saviol, 05.49.97.10.82
Courrier électronique : Stephane.Roche@tele2.fr
Université : Toulouse-le-Mirail
Directeur : Pierre Glaudes
Inscription en novembre 1997 - Thèse soutenue en novembre 2002.
Elle est disponible depuis mars 2004 dans la collection « Thèse à la carte », A.N.R.T., Lille, 684 p. (
http://www.anrtheses.com.fr/ )

Résumé de la thèse :
Par l’étude des quatre volumes du Journal de Charles Juliet (1957-1964, 1965-1968, 1968-1981, 1982-1988), ce travail de recherche vise à poser les bases d’une poétique du « journal intime » comme genre littéraire. Une première partie situe le texte dans l’Histoire de la pratique et le place en perspective des productions contemporaines. Elle donne lieu à une réflexion sur la notion d’ « intime » en tant que catégorie esthétique. La partie suivante fait un « Essai de rythmanalyse », inspiré de la critique génétique, fondé sur des comptages quantitatifs (nombre d’entrées, de notes, de lignes sur le nombre d’années et de pages) résultant en diagrammes et tableaux statistiques. Cette méthode permet de faire apparaître le mouvement d’ensemble de l’écriture prise dans le maillage des thèmes et les variations de fréquence de l’activité. La troisième partie concerne les fonctions dévolues chez Charles Juliet à son Journal. Cette analyse, suivie sur l’axe de la chronologie, s’appuie sur une interprétation de l’imaginaire du scripteur, observé dans ses choix énonciatifs et stylistiques. L’effort de connaissance de soi y apparaît indissociable de la possibilité de création, et fonde l’éthique qui doit lui être attachée. C’est là suivre la progressive métamorphose d’un écrivant en écrivain, à travers l’évolution d’un texte d’abord caractérisé par une fragmentation extrême.
     
Mots-clés : journal intime / poétique / auto-genèse / pulsion d’écrire / rythmanalyse / fragment / narrativité / réflexivité.




ROSEAU, Katherine
S’écrire soi-même dans Paris occupé: la construction des identités et les fonctions de la mémoire individuelle et collective dans des journaux personnels

Adresse : 640 Oval Drive, West Lafayette, Indiana 47907, USA
Courriel : katie.roseau@gmail.com
Université : Purdue University
Directrice : Paula Leverage
Travail engagé en 2015

Cette thèse propose d’étudier des journaux personnels écrits à Paris entre 1940 et 1944 afin d’explorer les enjeux identitaires et les rôles de la mémoire dans la construction de soi à travers l’écriture des journaux. Comment les diaristes se sont-ils identifiés lorsque Paris était sous la « botte » allemande ? En puisant dans des théories en sociologie, psychologie et sciences cognitives – ainsi que dans le travail sur le genre du journal personnel – cette étude explore : 1) la difficulté de définir le genre, et le journal en tant que « lieu »  pour la construction de l’identité et les particularités de cette construction dans le contexte de l’Occupation ; 2) la mémoire individuelle et l’attachement au lieu (théorie d’identité de lieu) et leurs manifestations dans les journaux de Parisiens juifs ; 3) la perspective du journal comme genre « féminin », et l’identité des femmes qui étaient séparées de leurs maris, privées de nouvelles, et qui ont écrit de manière hyper-répétitive ; 4) le rôle de la mémoire collective dans les journaux de Parisiens lors de l’exode de 1940 et l’insurrection de 1944. Je m’intéresse surtout à des diaristes « anonymes » et pendant mon séjour en France en 2015-16, j’ai fait des recherches aux Archives nationales, au Mémorial de la Shoah et à l’Association pour l’autobiographie. N’hésitez pas à me contacter si vous possédez ou si vous connaissez l’existence d’un journal personnel de l’époque qui n’a jamais été publié ou étudié.

Mots-clés: journaux personnels, identité, mémoire, Occupation allemande, Seconde Guerre mondiale, Paris
 



RUELLAN, Patrice
Philippe Caubère, le roman d'un auteur

Adresse : 22, av. Alfred Capus, 13090 Aix-en-Provence
Courrier électronique : ruellan.patrice@wanadoo.fr
Université : Université de Provence (Aix-Marseille I), UFR LACS
Directrice : Marie-Claude Hubert
Inscription sous ce titre : 2000
Thèse soutenue le 1er décembre 2007 à Aix-en-Provence, Université de Provence.

Le théâtre de Philippe Caubère est à la frontière des genres : autobiographique, il se réclame du roman ; joué seul sur scène, il semble s’approcher du "one man show". Et surtout, il est répétitif : la même histoire, ou presque, est sans cesse réécrite et l’œuvre tient des palimpsestes successifs.
La présente recherche établit un état des lieux du rapport entre le théâtre et le récit autobiographique ; elle analyse le mode complexe de production du texte, initialement improvisé par l’acteur, puis réécrit par l’auteur ; elle définit la présentation scénique comme un théâtre masqué où le corps et l’imaginaire s’imbriquent ; elle montre que l’œuvre dépasse cette matière spectaculaire pour devenir littérature. Le théâtre de Caubère est un vrai théâtre.
Il peut alors devenir livre, s’adresser à des lecteurs qui ne connaissent pas l’acteur, dépasser le compte rendu de l’éphémère pour qui voudrait se le réapproprier. Un théâtre à lire, à voir, à jouer par d’autres, aussi.

Mots-clés : autobiographie / autofiction / Caubère / improvisation / masque / one man show / palimpseste / personnages / réécriture / théâtre



SLIMANI, Ismail
La paratopie de l’écrivain à travers une analyse discursive et comparée des espaces autobiographiques de Yasmina Khadra et Charles Juliet.
 
Adresse : Bd. Hamadi Ahmed n°02 (promotion Merouani) B-16, Sétif 19000, Algérie.
Courrier électronique : hakimslimani16@yahoo.fr
Université : Hadj Lakhder/Ecole Doctorale Algéro-française/Batna.
Directeur : Dr. Khadraoui Saïd,  et Jean-Christophe Delmeule (Université Lille-III)
Thèse engagée (Sciences des textes littéraires) : mars 2007.
 
Nous nous proposons dans cette étude de mettre en évidence la "paratopie" de l’écrivain dont parle Dominique Maingueneau dans ses travaux consacrés au contexte de l’œuvre littéraire, qui relèvent de l’analyse du discours. Par le biais d’une analyse discursive et comparée des espaces autobiographiques de deux auteurs dont les parcours existentiels et littéraires se rejoignent à plus d’un titre, à savoir Yasmina Khadra (auteur algérien, ex-enfant de troupe et militaire de carrière) et Charles Juliet (auteur français, ex-enfant de troupe et écrivain de carrière), nous voudrions démontrer que ces derniers construisent dans leurs textes une paratopie particulière : celle de l’enfant militarisé  qui aspire à devenir écrivain mais qui, pour cela, doit sortir de ce lieu topique (l’Armée que S. Freud nomme une foule conventionnelle), car la paratopie est l’un des critères de la créativité littéraire.
 
Mots clefs : paratopie, processus créatif, champ littéraire, espace autobiographique, foule conventionnelle.


SZAFRANSKI, Patricia
La publication d'un écrit intime ; réflexion à partir du Journal d'Amélie, XIXe siècle

Adresse : 8 rue de l'Église, 54150 Mairy, 03.82.21.27.94
Université : Université de Bourgogne, Dijon.
Soutenance le 29 mai 2006 à l'Université de Dijon.

La problèmatique (suivre les transformations que subit le texte, du manuscrit vers l'imprimé) a pour but de définir l'"effet de journal" suggéré par Philippe Lejeune dans Les Brouillons de soi, qui préconise une approche génétique du journal.
Corpus : journaux de jeunes filles du XIXe siècle, principalement le Journal d'Amélie, journal manuscrit publié sous le titre : Journal d'une jeune fille mal dans son siècle 1840-1859 d'Amélie Weiler, texte établi par Nicolas Stoskopf, préface de Philippe Lejeune, Strasbourg, La Nuée bleue, 1994. Je suis à la recherche d'autres textes offrant cette même possibilité d'une étude comparative entre version manuscrite et version éditée.
Trois axes de recherche :
Premier axe : la venue au manuscrit. L'analyse interne est orientée vers une analyse du rythme de l'écriture. Chaque entrée serait en quelque sorte "l'avant-texte" de la suivante. L'étude quantitative (nombre de lignes écrites) et rhétorique (croisement de différents thèmes) doit permettre de préciser la forme du journal. Deux années, 1842 et 1859 ont été choisies pour des sondages qui permettront de déterminer l'évolution de l'écriture de la diariste.
Deuxième axe : la comparaison du journal publié à son référent manuscrit doit permettre de découvrir la "matière première" du journal, à laquelle fait allusion l'éditeur scientifique du Journal d'Amélie.
Troisième axe : une typologie sera établie dans le but de définir comment ont été et sont édités les journaux féminins du XIXe siècle pour les rendre accessibles au lecteur.

Mots-clés : âme/esprit, "effet de journal", génétique, implicite, jeune fille XIXe siècle, publiction, rythme.



TOLAÏNI, Bruno
La mise en valeur de soi dans les Mémoires des Guerres de Religion

Adresse électronique : bruno.tolaini@ehess.fr
EHESS
Direction Jean Boutier
Inscription en thèse : 14 décembre 2012


Résumé :
Suscitant un intérêt marqué de la part des chercheurs depuis la fin des années 1970, les Mémoires ont souvent fait l’objet de monographies ou d’études s’intéressant aux principales caractéristiques du genre. Peu de travaux se sont penchés sur l’un des traits les plus marquants de ces écrits du for privé : la mise en valeur de l’auteur à travers ses mots. La multiplication de ces œuvres au XVIe siècle s’inscrit dans une démarche nouvelle et le récit, s’il n’en demeure pas moins une succession d’événements propres à servir la grande Histoire, devient souvent une apologie de soi et une égophanie, comme l’a écrit Yves Coirault de Saint-Simon. La thèse de doctorat que je me propose d’entreprendre devra analyser la mise en valeur de soi dans les Mémoires de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle. Il s’agira notamment de mettre en lumière tous les moyens, mécanismes et autres subterfuges utilisés par les mémorialistes afin de s’exposer sous leur meilleur jour et de se glorifier eux-mêmes. A travers les récits de leur carrière, de leur place dans la société, de leur opposition au pouvoir, mais également à travers le destinataire, désigné ou non, ces œuvres devraient pouvoir nous éclairer quant à la place que se sont octroyés ces auteurs dans des textes qui détenaient, selon eux, la seule vérité. Ces écrits pourront également être analysés à la lumière d’autres sources, notamment des journaux, des livres de raison ou de la correspondance, mais également à l’aide de Mémoires étrangers, afin de mieux cerner les intentions des mémorialistes.

Mots-clé : Mémoires, apologie, mise en valeur, guerres de religion, XVIe siècle.






création de la page : 10 octobre 2000
dernière mise à jour : 25 décembre  2016